L’auteur est un ancien premier ministre japonais.
Les souffrances et les difficultés du passé ont conduit à la fondation de la République populaire de Chine en 1949. Sous la direction du président Mao Zedong, la transformation socialiste de la propriété privée des moyens de production s’est opérée dans les années 1950. Depuis le début de la réforme et de l'ouverture en 1978, de nombreux flux d’investissements étrangers sont entrés sur le marché chinois. La structure industrielle de la Chine a subi de profonds changements, et le pays est devenu l'une des économies majeures affichant la croissance la plus rapide au monde. C’est en particulier après le voyage historique du dirigeant chinois Deng Xiaoping dans le sud de la Chine au début de 1992 que l'économie de marché socialiste a été instaurée, contribuant favorablement au développement.
J'ai été le témoin du développement et des changements de la Chine et me suis rendu plusieurs fois en Chine. A chaque visite, le pays m'a impressionné par son développement rapide, que ce soit dans la capitale ou dans d'autres villes. Tout en m'émerveillant devant le développement de la Chine, je ne pouvais qu'admirer ses dirigeants.
A présent, sous la direction du président Xi Jinping, la Chine progresse à grands pas dans la lutte contre la corruption et dans la réduction de la pauvreté, et l’initiative de « la Ceinture et la Route » est un autre fait marquant. Je pense que cette initiative peut promouvoir le développement économique des pays en développement, renforcer la connectivité entre pays voisins et apporter une contribution majeure à la paix dans le monde grâce à la construction d'infrastructures. La fraternité entre les nations peut permettre d’atteindre ces objectifs. En ce sens, l’initiative partage des similitudes avec ma proposition de création d’une Communauté de l’Asie de l’Est. Bien que l'initiative de « la Ceinture et la Route » soit plus ambitieuse, toutes deux visent à créer ce que le président Xi a appelé une communauté de destin pour l'humanité.
En 1972, le premier ministre chinois Zhou Enlai et son homologue japonais Kakuei Tanaka avaient été les témoins de la normalisation des relations diplomatiques entre nos deux pays. Les deux parties avaient signé le Traité de paix et d'amitié en 1978 et le Japon avait commencé à fournir à la Chine une aide publique au développement. Les liens bilatéraux continuaient de progresser. Mais ces dernières années, les relations politiques entre le Japon et la Chine ont atteint un point bas en raison des visites de premiers ministres japonais au sanctuaire controversé de Yasukuni, de l'escalade du conflit autour des îles Diaoyu et de la propagation de la théorie de la prétendue « menace chinoise » au Japon.
La visite du premier ministre chinois Li Keqiang au Japon en mai dernier a marqué un tournant dans les relations bilatérales. La Chine estime que dans le cadre de l’initiative de « la Ceinture et la Route », les deux pays peuvent renforcer leur coopération en marché tiers. Il est bon de voir que les relations entre le Japon et la Chine se soient progressivement améliorées, mais les questions politiques ne sont pas entièrement résolues. J’attends de voir se renforcer les échanges interpersonnels sous diverses formes, en faisant de l'amitié un lien fort entre les deux parties. Les deux pays pourraient coopérer dans des domaines tels que les soins de santé, le reboisement et l’énergie, et travailler ensemble sur la base de leurs forces respectives dans la production de biens d’équipement et de consommation.
J'espère que la Chine ne s'engagera pas dans une rivalité de grande puissance avec les Etats-Unis et souhaite que sa contribution à la paix et au développement en Asie et dans le monde puisse advenir par le biais de l'initiative de « la Ceinture et la Route » et de la Communauté de l'Asie de l'Est.
