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Beijing mène une inspection des logements à risque après l'incendie meurtrier de Daxing |
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· 2017-11-27 · Source: French.china.org.cn | |
Mots-clés: Beijing; sécurité; inspection |
Une nouvelle campagne de sécurité est menée à Beijing pour éliminer les risques d’incendie dans les appartements et les entrepôts surchargés suite à l'incendie meurtrier du 18 novembre, a indiqué dimanche la commission de la sécurité de la capitale.
Les forces de l’ordre devront améliorer leur communication lorsqu’elles expliquent la situation aux résidents qui doivent quitter les logements dangereux.
Le 18 novembre, un incendie dans un immeuble de plus de 400 habitants du village de Xinjian, dans le district de Daxing, a fait dix-neuf morts et huit blessés.
« Le bâtiment présentait un risque élevé d'incendie, car les plafonds étaient en polystyrène, un matériau inflammable qui brûle rapidement et dégage beaucoup de gaz toxiques », a déclaré Wei Yiyu, directeur du bureau de surveillance anti-incendie de Daxing.
Le gaz et la fumée se sont rapidement répandus dans toutes les pièces du bâtiment, car les cloisons n'atteignaient pas le plafond. Cela a considérablement réduit le temps qu’ont eu les personnes présentes pour s'échapper, a-t-il expliqué.
« En outre, le bâtiment était surpeuplé, avec trois à cinq personnes par espace de dix mètres carrés », a-t-il noté. « Les pièces n'avaient pour la plupart pas de fenêtre, il était donc difficile de fuir lorsque le gaz toxique s’est répandu », a déclaré M. Wei.
De nombreux résidents avaient modifié les câbles électriques d’eux-mêmes, ce qui a aggravé les risques, a-t-il ajouté.
Après l’incendie, le gouvernement municipal a lancé une campagne de quarante jours pour éliminer les risques dans les appartements surpeuplés et les entrepôts qui servent de salles de stockage, d'ateliers ou de logements.
De nombreux bâtiments trop proches les uns des autres dans les anciennes zones industrielles de la banlieue de Beijing ont fait l’objet de modifications illégales, a indiqué la commission. En général, ces propriétés ne satisfont pas aux exigences des inspections sanitaires et sécuritaires, mais leurs loyers peu élevés continuent d'attirer des résidents. Dans certains anciens entrepôts, des matériaux inflammables ont été utilisés en guise de cloisons pour créer des espaces de vie pour plusieurs centaines de personnes.
Jusqu'à présent, 25 309 dangers ont été constatés dans l’ensemble de la ville, a indiqué la commission.
Les individus vivant dans des logements dangereux ont été priées de déménager. Certains ont déclaré sur les réseaux sociaux que les autorités locales leur avaient coupé l’électricité et l’eau et les avaient sommés d'évacuer le lendemain, sans leur laisser le temps de trouver un autre logement. D'autres ont demandé à avoir plus de temps pour déménager en raison de l’arrivée du froid hivernal.
La commission a déclaré qu'elle avait constaté que les mesures prises dans certains lieux par les forces de l’ordre avaient été trop « simples et directes », et a exhorté les fonctionnaires à donner des préavis et à mieux expliquer la campagne de sécurité au public.
La commission a démenti les accusations disant que l'objectif de cette campagne est de forcer les travailleurs les plus modestes à quitter Beijing, en ajoutant que de nombreux migrants séjournent et travaillent sans le savoir dans des conditions dangereuses.
Caibang, une entreprise qui fournit des légumes aux restaurants et hôtels de la ville, a annoncé sur les réseaux sociaux samedi qu'elle offrirait le déménagement à ceux qui sont contraints de partir pendant la campagne.
« Nous avons déjà aidé soixante personnes à déménager avec nos camions », a déclaré Li Chunmei, une employée de Caibang. « Notre patron est un travailleur migrant lui-même, il comprend la situation. »
Niu Xingwei, un jeune homme de vingt-cinq ans qui a quitté la province du Jilin pour aller travailler dans une agence de ressources humaines il y a environ cinq ans, a appelé Caibang à l’aide pour son déménagement samedi.
« J'ai reçu un avis mardi disant que je devais quitter mon appartement à Yizhuang dimanche parce qu'il ne répondait pas aux normes de santé et de sécurité. Je sais que c'est à cause de l'incendie de Daxing », a-t-il déclaré.
« Le loyer de mon nouvel appartement est de 3000 yuans (454 dollars), soit presque le double de celui d’avant », a ajouté Niu. « Cependant, il y a plus d’opportunités à Beijing, je préfère donc rester. »
Les experts ont suggéré l’élaboration de règlements à suivre à la lettre pour prévenir de nouveaux incidents dramatiques.
Les entrepôts à usages multiples ne sont pas sûrs, mais ils existent en raison de la forte demande, a déclaré samedi à la CCTV Liu Tiemin, chercheur à l'Académie des sciences et technologies de la sécurité. Les autorités municipales pourront peut-être créer des espaces sûrs dans ces entrepôts, a-t-il estimé.