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La diversité ouvre la porte des opportunités

Li Fangfang  ·  2017-02-17  ·   Source: Beijing information
Mots-clés: agriculteur ouïgour; Xinjiang

Un agriculteur ouïgour récolte les fruits du multiculturalisme.

 

 

Il y a quatre ans, Nurahmet Memet était agriculteur dans la région autonome ouïgour du Xinjiang. Aujourd’hui, il ne vit plus cette vie difficile dans le sud du district de Kargilik près du désert de Taklimakan, puisqu’il est devenu un chef d’entreprise et homme d’affaire à succès après avoir déménagé dans le centre du Xinjiang.

Bien que le district de Kargilik s’étende sur 30 000 km2 et qu’il soit deux fois plus grand que Beijing, sa population, plus de 500 000 habitants, représente seulement 2,5 % de celle de la capitale chinoise. L’agriculture représente la principale source économique du district et de nombreux locaux vivant dans les campagnes ne se sont que très rarement aventurés hors du village, ne se risquant jamais à Kashgar, ville historique où les affaires fleurissent à seulement 250 km de là, ni à Urumqi, la capitale de la province, à 1 500 km du district.

La famille de Memet vit de l’agriculture à Kargilik depuis des générations et il pensait que lui aussi suivrait les pas de son père jusqu’à ses vieux jours. Mais il se surprenait parfois à rêver qu’il quitterait un jour ce district reculé, qu’il gagnerait de l’argent et vivrait une vie meilleure, qu’il construirait sa propre maison et qu’il s’achèterait une moto et des vaches.

Pour son dix-huitième anniversaire, son père l’a amené à Urumqi pour la première fois. Après six mois, lorsque Memet est retourné à Kargilik, quelque chose en lui avait changé. « Mon père a travaillé dur toute sa vie. [Pourtant] il n’a pas beaucoup d’argent », explique-t-il. La famille, comptant cinq adultes, ne gagne que 10 000 yuans (1 453 dollars) par an. Si un membre de la famille tombait malade et nécessitait une hospitalisation, ils n’avaient pas d’argent pour acheter des graines l’année suivante.

C’est pourquoi, lorsque Memet s’est vu offrir l’opportunité de travailler pour Xinjiang Jingxin Silicon Co. dans le district de Manas début 2013, il l’a saisie. Il pensait y travailler un an ou deux avant de rentrer à Kargilik pour reprendre la ferme. Mais il s’est vite adapté à sa nouvelle vie qu’il a vite adorée.

Les nouveaux arrivés font la différence

« Lorsque je travaillais à la ferme dans mon village, je travaillais 12 heures par jour tous les jours pendant la haute saison et ne gagnait que 50 yuans (7,28 dollars) par jour, alors que les nouveaux arrivants chez Jingxin Silicon peuvent gagner presque 4 000 yuans (582,87 dollars) par mois, et profitent également d’un dortoir gratuit et de repas. C’est assez facile ici », confie Memet.

Les dirigeants de l’entreprise ont apprécié sa rigueur, et après avoir été d’une grande aide pour la sécurité lors d’un incendie involontaire, il a été promu du statut d’employé au service des ressources humaines comme interprète ouïgour.

L’économie se portait bien en 2013, et de nombreuses entreprises locales tentant de développer leur activité ont fait face à une pénurie de professionnels qualifiés, selon Li Ruifeng, chef du département administratif de Jingxin Silicon.

Peu après avoir été transféré à son nouveau service, Memet s’est proposé d’aider à recruter des travailleurs de son village natal. Cependant, lorsqu’il a pris contact avec ces derniers, beaucoup ne l’ont pas cru lorsqu’il a évoqué un salaire mensuel de 4 000 yuans. Ils avaient peur de ne pas être payé autant, et Memet a dû leur montrer un bulletin de salaire pour les rassurer. Au début, seulement 21 d’entre eux ont suivi Memet à Manas.

« A ce moment-là, nous partions à la recherche des candidats mais aujourd’hui, ce sont eux qui viennent à nous », confie Memet. Il a recruté 300 travailleurs ouïgours du sud du Xinjiang pour Jingxin Silicon en 2014, soit cinq fois plus qu’en 2013. Nombre d’entre eux ont décidé de rentrer chez eux après avoir gagné suffisamment d’argent. Mais Memet a l’intention de rester. Il voudrait que son fils de 6 ans soit scolarisé à Manas puisqu’il préfère que celui-ci évolue dans un environnement multiculturel. Il espère que son fils ira à l’université, qu’il pensait autrefois inutile pour la recherche d’emplois. « Les débouchés sont énormes ici », ajoute-t-il.

Apprendre à vivre ensemble

Si 90 % de la population de Kargilik est ouïgoure, la ville de Manas, considérée comme porte d’entrée vers Urumqi, compte une majorité de Han. Memet en avait rencontré peu à Kargilik. A Manas, il s’est facilement intégré à la communauté malgré cette vieille appréhension qui consiste à dire que les Han prennent les emplois des Ouïgours. « Mes amis Han m’ont invité à dîner pour la fête du Printemps », confie Memet à Beijing Information.

Les langues sont une clef qui ouvre la porte des opportunités. Lorsqu’il est arrivé à Manas pour la première fois, Memet comprenait très peu le mandarin. M. Li lui a donné un dictionnaire de chinois, l’a aidé à lire journaux et magazines, et lui a transmis certaines compétences informatiques. La lecture est devenue une habitude pour Memet. Il a saisi toutes les occasions pour améliorer son chinois, questionnant ses collègues sur certains mots et prenant des notes. Au début, il prenait ses notes en ouïgour. Puis M. Li lui a suggéré d’utiliser le mandarin à la place afin d’améliorer ses connaissances des caractères chinois. Pour Memet, M. Li est son mentor. « Il me fait confiance et me parle. Il n’y a pas de barrière entre nous », déclare-t-il.

Jingxin Silicon compte 1 000 employés de huit minorités ethniques, dont les Ouïgours, les Hui, les Kazakhs, les Kirghizes, les Mandchous et les Mongols. Par le passé, bien qu’ils travaillaient et vivaient ensemble, ils communiquaient très peu entre eux. Parfois, il y avait des bagarres. Le taux de rotation des employés était très fort.

« Avant, dans les moments les plus chaotiques, plusieurs bagarres pouvaient avoir lieu dans la même journée, ce qui était devenu un poids même pour la police », raconte Memet.

En 2014, l’entreprise a entreprit une réorganisation du lieu de vie des travailleurs. Memet s’est vu confier la responsabilité de la gestion des dortoirs, étant donné sa position hiérarchique par rapport aux autres. Il passe souvent du temps avec ses collègues ou joue de la dombra (luth du centre de l’Asie) avec eux et les connaît donc très bien. Il peut donc leur communiquer les décisions de la direction de la bonne manière et également partager les besoins des travailleurs à la hiérarchie.

Après maintes discussions, l’entreprise a décidé de réorganiser les dortoirs en fonction des différentes ethnies, du rôle dans l’entreprise et de la situation maritale de chacun. Auparavant, les employés étaient répartis dans les dortoirs en fonction de leur date d’arrivée.

« Auparavant, les employés issus de la même communauté restaient ensemble et ne parlaient pas à ceux des autres communautés », confie Memet. Ça n’a pas été simple de casser une habitude fortement ancrée. Lorsque Memet s’est vu confier la responsabilité de réorganiser les chambres de 1 000 personnes, il savait que cela serait difficile. De plus, il devait y parvenir en dix jours. « Qui vous êtes n’a pas d’importance, vous devez vous pliez aux règles du dortoir si vous voulez vivre ici. Sinon, vous pouvez partir », les a avertis Memet, tout en essayant de faire les choses de manière juste afin que ces derniers les acceptent. Il a dirigé une équipe de quatre administrateurs de dortoirs qui parlaient à chaque occupant de jour comme de nuit. Au final, la mission a été accomplie en sept jours.

Memet veut en faire plus. Il a proposé l’idée d’une salle de bain publique en plus de celle présente dans chaque dortoir, où les travailleurs pourraient prendre une douche et laisser leurs vêtements après une journée de travail. Une mauvaise odeur régnera dans les dortoirs autrement. Il a également l’intention de faire en sorte que ses collègues ouïgours puissent apprendre le mandarin, pas seulement pour les échanges quotidiens mais également pour pouvoir se servir des machines à l’avenir.

« Nous travaillons huit heures par jour. C’est un plaisir de pouvoir garder deux heures pour étudier », confie-t-il. « La pression permet aux gens de se développer. Si l’on travaille dur, plusieurs opportunités s’ouvriront à nous. »

Se trouver un mentor

En 2015, Memet l’entrepreneur a ouvert son propre restaurant avec le support et le soutien du gouvernement local. Ils servent principalement des plats ouïgours et c’est sa femme qui gère le restaurant. Le couple prévoit l’achat d’un appartement et de s’installer à Manas.

Lorsqu’il a appris que Memet avait lancé sa propre entreprise, Li Ruifeng a exprimé sa fierté. Il a soulevé l’idée que Jingxin Silicon offre tout son soutien à Memet. La raison est simple : « Je lui souhaite le meilleur », a déclaré M. Li.

 

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