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Un peu de stabilité dans ce monde instable

Kerry Brown  ·  2016-11-07  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: corruption; Chine

Les sessions plénières annuelles du Comité central du Parti communiste chinois (CCPCC) sont devenues, depuis quelques années, des réunions lors desquelles les anciennes stratégies sont revues et de nouvelles initiatives politiques annoncées. Un agenda thématique a été établi depuis 2013, déterminant un ensemble de questions spécifiques à traiter lors de chaque session.

En 2013, les sujets de la marchéisation et de l'accélération des réformes ont été abordés. En 2014, l'attention s'est portée sur des réformes juridiques et sur l'établissement d'un Etat de droit. En 2015, le thème principal a été le lancement du XIIIe Plan quinquennal (2016-2020), qui prévoit que la Chine réalisera le premier de ces « Deux objectifs centenaires » : atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire d'ici 2021.

L'année 2016 symbolise une transition et marque le début d'un processus d'un an en vue du XIXe Congrès du PCC, durant lequel seront annoncés des changements au sein de la direction, de nouveaux plans stratégiques ainsi que l'examen et le renforcement des politiques et idées du Parti. Les congrès, organisés tous les cinq ans, sont les événements les plus importants pour le développement du Parti. Le prochain énoncera les principes essentiels de la marche à suivre jusqu'en 2021.

Vers la fin de la corruption

Les grands thèmes du plénum cette année ont été la lutte anticorruption ainsi que les questions d'équité et d'efficacité. Cela est en partie dû à la situation interne et dépend des conditions extérieures.

Cette lutte contre la corruption a débuté en 2013 et constitue l'une des lignes directrices de la gouvernance de Xi Jinping, faisant les gros titres autour du monde en raison de l'étendue, de la durée de la campagne et du nombre de membres du Parti hauts placés impliqués. Aucune campagne de cette ampleur n'avait été réalisée depuis 1978. Les enquêteurs sont passés du contrôle des entreprises publiques aux ministères, en passant par les gouvernements locaux jusqu'aux plus hauts placés du Parti, le Comité central et le Bureau politique. Il s'agit d'une investigation sans précédent.

La lutte anti-corruption a, bien sûr, occasionné quelques grands titres des plus désastreux. Pourtant, la dynamique politique sous-jacente n'a pas été autant évoquée. Dans les années 2000, après l'entrée de la Chine dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC), à une époque où la croissance et la création de richesses frôlaient l'overdose, de nombreux responsables et hommes d'affaires au sein de la société chinoise ont confondu fonctions politiques et économiques. Les détournements de fonds et les vols sont devenus monnaie courante. Le premier ministre, WenJiabao, a lancé un avertissement sur le danger que représente la corruption pour la survie du Parti. Cette lutte anticorruption était un consensus de la direction de l'époque, lequel s'est montré par le choix des leaders lors du Congrès du PCC en 2012. Le rôle de ces leaders était de clarifier la situation et de séparer les fonctions politiques, administratives et intellectuelles entre les domaines politique et commercial. La Parti jouait bien entendu un rôle majeur dans ce domaine, avec l'aide des autres entités.

Ce partage des responsabilités a commencé à voir le jour lors de la session plénière de 2013. Pour les entreprises et autres agents privés de l'action économique, l'économie de marché a été adoptée et même considérée comme nécessaire à la poursuite du développement et des réformes futures. Toutefois, la session plénière a clairement indiqué qu'en termes d'orientation politique générale du marché, le Parti et l'Etat continueraient de jouer un rôle décisif. En 2014, cette position a été soutenue par un texte d'accompagnement juridique, assurant davantage de certitude en droit des affaires et des contrats, une plus grande assurance sur l'application de la loi ainsi que davantage de transparence dans le financement et la responsabilité des tribunaux et des juges. Ceci a permis une plus grande cohérence dans l'application du droit et moins d'ambiguïté sur son fonctionnement.

La lutte contre la corruption est un mécanisme essentiel pour clarifier le focus politique, renforcer la discipline et différencier les organismes du Parti et la société. Elle marque clairement la limite entre le domaine politique, celui de la création de richesses et celui des affaires, des frontières qui avaient tendance à s'effacer. Le retour d'une plus grande précision sur le rôle que joue le Parti auprès de la société est important. Un développement social équilibré est devenu une mission cruciale dans la Chine contemporaine.

Equité et efficacité

Cela nous amène au deuxième thème majeur du plenum : équité et efficacité dans la société. Dans les années 1980, la Chine, malgré son sous-développement, était une nation très égalitaire. Depuis, selon le coefficient de Gini, le niveau d'inégalité a atteint celui de beaucoup d'autres. La Chine est désormais un pays très contrasté. Les élites sont parmi les plus riches de la planète, et les pauvres sont encore très nombreux. Ils ne peuvent pas être négligés. Les défis auxquels la Chine fait face ont déjà été affrontés dans de nombreux endroits à travers le monde. Ces deux dernières années, en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs, les sociétés ont manifesté une forte incompréhension quant à la répartition inégale des bénéfices de la mondialisation. Au Royaume-Uni, le vote en faveur du départ de l'Union européenne le 23 juin dernier s'inscrit dans cette tendance : les communautés, privées de leurs droits et souvent ignorées, et estimant n'avoir reçu aucun avantage réel de la mondialisation en termes de salaires et d'amélioration du niveau de vie, ont exprimé leur mécontentement envers les élites politiques dans les urnes. Aux Etats-Unis, l'élection présidentielle de 2016 est caractérisée par une colère générale contre les accords de libre-échange, les concurrents étrangers et le secteur financier de Wall Street, considéré comme avantageux uniquement pour une infime minorité. La manifestation de ce phénomène en Chine a été différente de celle des autres pays, mais cela reste une conséquence de causes similaires : une stagnation du niveau de vie, une chute des salaires et une hausse du coût de la vie. Beaucoup de Chinois ont le sentiment de ne pas avoir bénéficié des avantages attendus de la réforme et du développement économique.

Ces dernières années, le Parti a tenté d'envoyer un message à cette partie de la société, tout en continuant de tendre la main aux classes moyennes émergentes. C'est le « rêve chinois » : lancer un appel général pour montrer que tout un chacun peut bénéficier de la communion de la société et se sentir intégré. L'objectif est, d'une part, de créer un sentiment d'équité au sein de la société et de s'assurer que tous respectent les règles (lors de la lutte contre la corruption). D'autre part, il s'agit d'annoncer un objectif majeur d'ambition et d'aspiration allant au-delà d'une simple hausse du niveau de vie et du PIB. Pour revenir aux paroles prononcées par le président Xi Jinping lors de son premier jour en tant que chef du Parti en novembre 2012, de nombreux efforts ont été réalisés afin de réduire l'écart entre le Parti et l'ensemble de la société.

L'environnement externe de la Chine est désormais incertain. Pendant la grande crise financière de 2008, les dirigeants chinois ont évoqué un manque de clarté à échelle mondiale. Et cela ne s'est pas amélioré, bien au contraire. Des Etats-Unis à l'Union européenne, en passant par la Russie, l'Asie de l'Est et le Moyen-Orient, on constate aujourd'hui de profondes incertitudes économiques, politiques et sociales. Les dirigeants de pays comme le Royaume-Uni semblent incapables de répondre clairement aux questions qui leur sont posées, tandis qu'ils tentent de trouver de nouvelles sources de croissance tout en traitant les problèmes d'inégalité.

Depuis 1978, la réforme et l'ouverture de la Chine sont tributaires d'un environnement international stable et opportun, afin de pouvoir se développer et résoudre ses problèmes internes. Mais cet environnement est désormais entaché d'une foule de questions sans réponses. C'est pourquoi pour la Chine, alors que le plénum 2016 évoquait des questions d'ordre interne, les liens avec le monde extérieur n'a jamais été aussi fort et aussi urgent. La différence, cette fois, est tout simplement que le rôle de garant de stabilité et de prévisibilité de la Chine en ce qui concerne son engagement économique et son rôle géopolitique n'a jamais été aussi évident et nécessaire.

(L'auteur est un commentateur de Beijing Information et directeur de Lau China Institute, du King's College, à Londres.)

 

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