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Hangzhou, un paradis sur terre |
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Mu Ye · 2016-08-09 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: Hangzhou |
Marco Polo n'a pas seulement été impressionné par la prospérité et la beauté de Hangzhou, il est aussi tombé amoureux de ses habitants. Si l'explorateur italien revenait sur place, garderait–il la même impression ?
« Il y a le paradis dans le ciel, il y a Hangzhou sur terre. » Ce vieux dicton semble aller à merveille à la ville moderne de Hangzhou, un des endroits les plus agréables de Chine. C'est cependant loin d'être le paradis pour de nombreux habitants, avec les prix de l'immobilier qui sont parmi les plus élevés de Chine.
Si cette ville fut l'une des sept capitales de la Chine, elle ne le demeura que pour la période la plus courte de l'histoire du pays. Elle est cependant unique et reste un lieu où le confort côtoie l'aisance.
Marco Polo a écrit que Hangzhou se situe entre un lac et un fleuve – le lac de l'Ouest et le fleuve Qiantang – mais il ne mentionne pas le Grand Canal, qui est pourtant à la base de la puissance de la ville. Si sans le lac de l'Ouest, Hangzhou ne serait pas la même, sans le Grand Canal, elle n'aurait été qu'une ville de charme entourée de paysages magnifiques. Sans le Grand Canal, il n'y aurait pas eu de prospérité durable ; il n'y aurait pas eu la ville de Lin'an (ancien nom de Hangzhou) durant la dynastie des Song du Sud. Les habitants de Hangzhou doivent tout au Grand Canal.
Marco Polo parle aussi de l'alcool de riz local, une boisson de référence malgré la grande quantité de vin d'importation. Les habitants de Hangzhou aiment toujours leur alcool de riz qu'ils appellent « vieil alcool ». Durant l'hiver, qui est humide et froid, c'est la boisson de choix qui est mélangée bue chaude avec du gingembre ou du sucre. Rien de mieux pour se réchauffer. A moins de 20 degrés d'alcool, c'est cependant une boisson traître car elle se laisse boire facilement et donne la gueule de bois. Il faut donc prendre son temps en papotant, comme quand on boit du thé.
Marco Polo trouvait que les hommes de Hangzhou étaient aussi gracieux que les femmes. « Elles sont extrêmement belles et sont pouponnées depuis l'enfance », écrivait–il. Pas tout à fait vrai, même s'il y a un fond de vérité. Si les jeunes femmes de Hangzhou sont belles, c'est parce que l'environnement produit de jolis teints. Quant au fait qu'elles soient pouponnées, c'est vrai et faux à la fois. D'un côté, la sagacité des habitants pour les affaires est impressionnante. De l'autre, les hommes de Hangzhou sont plutôt enclins à montrer leur affection pour les femmes. On ne sait pas combien de temps Marco Polo a passé à observer les habitants de Hangzhou, mais sa remarque semble exagérée. Aujourd'hui, un homme de Hangzhou se doit de ne pas lever la main sur sa femme.
L'explorateur vénitien avait aussi observé que les habitants de Hangzhou avaient un bon tempérament et qu'ils vivaient en paix. Ils ne savent pas se servir des armes, ne les collectionnent pas, remarquait–il. Cela reflète leurs conceptions : pourquoi devrait–on faire la guerre dans un endroit qui ressemble au paradis ? L'harmonie et la beauté sont deux thèmes importants, qui ont permis à la ville de survivre aux guerres et aux catastrophes et de profiter de plus d'un millénaire de prospérité.
Du temps de Marco Polo, les habitants de Hangzhou accordaient une attention spéciale aux naissances. Lors d'une naissance, la date et l'heure étaient notées immédiatement sous forme de huit caractères chinois, chacun d'entre eux pouvant prédire la destinée de l'enfant. Ils correspondaient aux cinq éléments (le métal, le bois, l'eau, le feu et la terre). Lors de chaque décision importante de la vie de l'enfant, pour son mariage, ses affaires ou ses déplacements lointains, les oracles étaient consultés. Ainsi, il était impensable de se marier sans consulter un oracle au préalable. Les habitants de Hangzhou y attachent toujours une grande importance. Il faut choisir un jour favorable pour tout mariage. Il faut se creuser la tête pour donner un nom approprié à un enfant. Si un oracle dit qu'un des cinq éléments est absent, il faut qu'il apparaisse dans les caractères du nom de l'enfant. Ainsi, si l'élément « feu » est absent de la date de naissance, il faut qu'il apparaisse dans le nom avec le radical « feu ». Une attention moindre est prêtée aux décès. La mort, c'est le repos. A Hangzhou, beaucoup de personnes âgées sont bouddhistes. On pratique cette religion pour recevoir des bénédictions de son vivant, et non pas pour se réincarner si on a vécu une existence difficile.
Beijing Information