Didi Chuxing et Uber China pourraient ne pas avoir une victoire facile en Chine, même si leur fusion annoncée récemment devrait créer un acteur dominant dans le marché à forte croissance du voiturage en Chine.

Dans le cadre de cet accord, Didi rachète les activités d'Uber China et les autres actionnaires d'Uber Technologies et d'Uber China recevront 20 % des parts de la nouvelle entreprise fusionnée.

Yongche Inc, qui est immédiatement devenu le no 2 du voiturage en Chine après l'alliance entre Didi et Uber, a annoncé mardi qu'il lancerait rapidement un nouveau programme incitatif très rentable, afin de s'adapter à la concurrence croissante pour attirer les utilisateurs.

Sans révéler le montant qui serait investi dans ce nouveau programme, Yongche - qui est détenu pour majorité par LeEco, une entreprise majeure du net - a déclaré que cet investissement incitatif atteindrait un « niveau record ».

« Le secteur du covoiturage n'a pas besoin de monopole et il n'y aura pas de place pour les monopolistes dans cette industrie », a indiqué LeEco sur son compte Weibo.

Pour de nombreux observateurs industriels, la principale raison pour cette trêve entre Didi et Uber China est que les deux souhaitaient mettre un terme à une concurrence couteuse. Uber a dépensé au moins un milliard de dollars par an pour gagner du terrain en Chine, tandis que Didi a offert ses propres subventions aux chauffeurs et aux passagers pour construire son activité.

Wang Xiaofeng, une analyste chez Forrester Research, estime que la fusion entre Didi et Uber China pourrait fournir plus d'opportunités aux acteurs de second rang sur ce marché, « car les consommateurs voudront toujours plus d'options et ce ne sera jamais un monopole. Par exemple, la fusion entre Didi et Kuaidi a laissé la place pour la croissance du troisième opérateur, Uber. De même, cette fusion aura le même effet pour les opérateurs de moins grande envergure », explique-t-elle.

Cependant, Zhang Xu, analyste chez Analysys International, estime qu'avec cette alliance entre Didi et Uber China, il sera plus difficile pour les petits opérateurs de gagner plus de parts de marché.

Les statistiques de cette entreprise de conseil numérique montrent que Didi avait 127 millions d'utilisateurs actifs à la fin du deuxième trimestre de cette année, contre 31,07 millions et 10,5 millions respectivement pour Uber China et Yongche.

Cependant, la fusion entre Didi et Uber China nécessite encore l'approbation des autorités.

Le ministère du Commerce a déclaré mardi, qu'il n'avait toujours pas reçu de déclaration d'activité de la part de Didi et Uber, malgré l'annonce commune lundi de leur fusion.

Toutes les entreprises possédant des opérations de grande envergure, qui sont susceptibles de monopoliser un marché, doivent soumettre une déclaration d'activité au ministère du Commerce et attendre une enquête antitrust.

Les entreprises, qui n'ont pas reçu cette autorisation, ne sont pas autorisées à réaliser de fusions et acquisitions en Chine.

Shen Danyang, le porte-parole du ministère, a déclaré que tant que ces deux entreprises n'auraient pas soumis de déclaration d'activité au ministère, leur fusion ne deviendrait pas effective ni légale.

Selon le ministère, Didi Chuxing et son précédent rival, Kuaidi, n'avaient pas non plus soumis de déclaration d'activité lorsqu'ils avaient fusionné l'année dernière.

Mardi, Didi n'était pas joignable pour commenter.