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La gouvernance internationale en matière de sécurité nucléaire est en phase d'amélioration

Yu Lintao  ·  2016-03-30  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: IVe Sommet sur la sécurité nucléaire; Washington; Xi Jinping; Chine

Alors que les dirigeants pensaient pouvoir respirer un peu suite au brillant traité nucléaire signé avec l'Iran, la question de la sécurité nucléaire a été propulsée en première ligne de leurs agendas. Pour cause, la possibilité d'un test nucléaire de la part de la Corée du Nord.  

Alors que le quatrième Sommet sur la sécurité nucléaire (SSN) se déroulera à Washington D.C. du 31 mars au 1er avril prochain, la péninsule coréenne fera probablement partie des principaux sujets de discussion, sinon le principal. De même, feront partie des principaux thèmes à aborder les efforts pour renforcer la sécurité et pallier aux failles qui permettent aux terroristes de s'emparer d'armes, ainsi que les axes d'amélioration de la gouvernance mondiale concernant la sécurité nucléaire des petites ou grandes nations, qu'elles soient dotées de l'arme nucléaire ou non.  

Des problèmes urgents 

Si le développement de la technologie nucléaire a permis de diversifier les sources d'énergie à travers le monde, il a également engendré des risques d'insécurité considérables en cas d'utilisation à des fins agressives. La communauté internationale a depuis longtemps reconnu l'importance de préserver une utilisation uniquement pacifique de cette technologie et d'éviter que ces armes redoutables ne tombent entre les mains de personnes mal intentionnées.  

Ainsi, de nombreux traités et mécanismes ont été proposés puis adoptés, dont le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, l'Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Ces institutions ont joué un rôle considérable dans la prévention de la prolifération des armes nucléaires avant la fin de la guerre froide. A cette époque-là, les pays publiquement reconnus comme puissances nucléaires étaient au nombre de cinq.  

Cependant, à la fin de la guerre froide, ce problème de prolifération entre Etats s'est étendu au reste du globe et plus particulièrement en Asie du Sud, du Nord-Est et au Moyen-Orient. Les observateurs de longue date ont d'ailleurs considéré la croissance des années 1990 comme une conséquence du désordre temporaire du système international à la fin de la guerre froide. D'une part, la chute du système bipolaire a indirectement diminué les contraintes imposées aux activités nucléaires de certains pays. De l'autre, les fondamentaux de la technologie nucléaire ne sont plus un secret pour personne après des décennies de développement, ce qui peut potentiellement permettre à un plus grand nombre de pays de fabriquer des armes dangereuses, déclare lors d'une interview avec Beijing Information Wu Chunsi, directrice du Laboratoire de recherche sur les stratégies internationales relevant de l'Institut des études internationales de Shanghai de Chine. Sous la menace terroriste, la sécurité, ou l'absence de sécurité, concernant les matériaux nucléaires et radioactifs dans de nombreux pays demeure une préoccupation de la plus grande importance.  

Le professeur Han Hua, chercheur en études internationales en collaboration avec l'Université de Beijing, déclare dans une analyse récemment publiée dans Le monde contemporain, un magazine mensuel basé à Beijing, qu'après l'attaque du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, de plus en plus de pays se soucient du risque potentiel d'acquisition par les terroristes d'armes nucléaires. Il ne faut pas négliger le fait que les groupes terroristes pourraient se procurer suffisamment de matériaux nucléaires pour construire des « bombes sales ». Si une attaque terroriste nucléaire survenait, cela aurait des conséquences catastrophiques, écrit M. Han. Selon les statistiques de l'AIEA, entre 1993 et 2011, plus de 2 100 faits impliquant des vols ou des acquisitions illégales de matériaux nucléaires ou autres matériaux radioactifs ont été recensés, soit environ 120 par an. Si ces matériaux sont cédés aux terroristes, les conséquences en seraient inimaginables. Par ailleurs, en cas d'attaque terroriste nucléaire, le risque et les retombées des fuites de matières radioactives doivent également être pris en considération.  

Le président des Etats-Unis, Barack Obama, décrit le danger d'acquisition d'armes nucléaires par les terroristes comme « la menace pour la sécurité mondiale la plus extrême et immédiate » lors de son célèbre discours à Prague en 2009. L'initiative d'organiser un Sommet sur la sécurité nucléaire est sans doute une réponse à cette menace. De plus, Mme Wu précise que la menace de terrorisme nucléaire a exposé au grand jour les lacunes du mécanisme de gouvernance de la sécurité nucléaire mondiale, et « particulièrement le manque de contrôle et de gestion des activités nucléaires des acteurs non-gouvernementaux ». Cependant, elle souligne que « l'initiative de M. Obama d'organiser le SSN était le meilleur moyen d'encourager les efforts de la communauté internationale en matière de protection de la sécurité nucléaire ».  

Les contraintes du Sommet sur la sécurité nucléaire 

Depuis le premier SSN à Washington en 2010, les progrès réalisés sur le sujet ont gagné en reconnaissance, puisqu'ils ont attiré l'attention des leaders mondiaux sur le problème de la sécurité, question très technique et trop souvent négligée. Depuis, le sommet attire un nombre croissant de décideurs, représentant tant les états dotés d'armes nucléaires que ceux qui en sont dépourvus. « Grâce à ce sommet, la communauté internationale est parvenue à un plus grand nombre de consensus concernant la gestion du nucléaire et d'autres matériaux radioactifs, ainsi que sur la prévention et les réponses au terrorisme nucléaire. Cela a également contribué à l'amélioration de la structure institutionnelle de la gouvernance de la sécurité nucléaire », déclare Mme Wu. 

Lors du SSN tenu à Séoul en 2012, l'Ukraine et le Mexique ont annoncé le transfert de leur stock d'uranium hautement enrichi (UHE) vers un autre pays pour en assurer la sécurité. Par la même occasion, les Etats-Unis et la Russie se sont mis d'accord sur la conversion d'une partie de leur UHE, qui peut être utilisé pour créer 3 000 armes nucléaires, en uranium faiblement enrichi (UFE). Lors du SSN à La Haye en 2014, le Japon a confirmé qu'il transmettrait aux Etats-Unis des centaines de kilos de matériaux nucléaires, dont de l'UHE et du plutonium séparé. De plus, sous l'influence du SSN de La Haye, 35 pays ont signé une « initiative trilatérale » dite de mise en œuvre du renforcement de la sécurité nucléaire, déclaration dans laquelle les signataires s'engagent à respecter les recommandations les plus strictes de l'AIEA, à organiser des évaluations par les pairs et à assurer les compétences de leur personnel.  

Malgré ces accomplissements, la communauté internationale en attend bien plus du SSN. Dans un premier temps, l'avenir de ce sommet est encore incertain, selon Mme Wu, étant donné que le président Obama arrive à la fin de son terme. Bien qu'il encourage l'idée d'un  corps de gouvernance permanent pour la sécurité nucléaire internationale, son administration n'a pas encore d'idée sur la manière de s'y mettre. En effet, le SSN n'a pas encore apporté de changements durables à la structure existante de l'organisation, et l'approbation des accords internationaux majeurs demeure limitée. Jusqu'à présent, seulement 93 pays ont rejoint la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, et l'amendement de 2005 sur la Convention sur la protection physique des matières nucléaires nécessite 12 ratifications supplémentaires pour entrer en vigueur. Aujourd'hui, le processus établit par le SSN manque encore de cohésion et n'a eu que peu d'impact sur les pays qui n'en font pas partie.  

De plus, remarque Mme Wu, les sujets traités par le SSN se limitent essentiellement à la gestion des matériaux nucléaires et à la prévention du terrorisme nucléaire. Cela n'aide que peu à la résolution des autres problèmes de sécurité nucléaire, tels que la crise de la péninsule coréenne ou encore la réduction des stocks nucléaires militaires, qui constituent une grande partie des matières pouvant servir à la conception des armes nucléaires. Elle note également que, même si l'administration Obama a fourni beaucoup d'efforts pour l'amélioration du SSN, il n'en a fourni que très peu pour la promotion d'autres mécanismes de non-prolifération nucléaire multilatérale. A titre d'exemple, l'administration Obama n'a pas encore soumis l'OTICE au congrès américain pour approbation.  

Une gouvernance mondiale en route vers l'amélioration 

Etant donné le contexte, les observateurs sont d'avis qu'une nouvelle manière d'aborder la gouvernance internationale devrait être imaginée. Mme Wu suggère que les nouvelles lignes directrices entrent en opposition avec le modèle historique marqué par la dominance des puissances, afin d'explorer une structure de gouvernance plus multilatérale et plus équilibrée. « Après la guerre froide, la situation internationale s'est beaucoup améliorée. De plus en plus de pays ne possédant pas d'armes nucléaires ainsi que certains pays développés se sont montrés impliqués concernant la question de la gouvernance nucléaire. Leur opinion doit être prise en considération comme il se doit »,  précise Mme Wu. 

Cette dernière confie également que les principes proposés par le président chinois Xi Jinping lors du SSN tenu à La Haye mettent en lumière des solutions concrètes qui méritent d'être étudiées. Le président déclare qu'il faut attacher la même attention au développement et à la sécurité, aux droits et aux obligations de chaque pays, ainsi qu'au traitement des symptômes et à la recherche des causes. De même, les efforts en matière de sécurité nucléaire devraient être encouragés afin de tuer les risques dans l'œuf. Mme Wu souligne que l'objectif de la non-prolifération nucléaire est la paix et la stabilité, et que cela ne devrait pas être utilisé pour entraver les droits légitimes des pays en développement au développement et à l'utilisation de l'énergie nucléaire. Cependant, la considération du développement des pays devient essentielle dans la gouvernance de la sécurité nucléaire internationale. 

 

Beijing Information 

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