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La Chine restera le moteur de la croissance mondiale

Lin Yifu  ·  2016-03-16  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: Chine; moteur; croissance mondiale

Les médias internationaux colportent récemment l’argument selon lequel l’économie chinoise est sur le point de s’effondrer. En réalité, la Chine va rester le moteur de la croissance mondiale.  

Facteurs externes 

Le taux de croissance de l’économie chinoise a connu un ralentissement progressif ces dernières années, passant de 10,6 % en 2010 à 7,3 % en 2014, puis à 6,9 % en 2015, ce dernier chiffre représentant la croissance la moins élevée depuis 1990. Après la performance économique qui a accompagné la réforme et l’ouverture du pays depuis 1979, cette baisse graduelle du taux de croissance a de fortes chances de se poursuivre. D’aucuns considèrent que cela résulte de facteurs liés aux caractéristiques de l’économie chinoise, comme la faible productivité des actifs d’État, un effet de levier élevé, le vieillissement de la population, un modèle non durable de croissance entraîné par l’investissement. Ces lacunes étant difficiles à pallier, l’effondrement de l’économie chinoise serait inéluctable. Les fluctuations de la bourse et du marché des changes dans la seconde moitié de l’année dernière sont venus aggraver le pessimisme ambiant sur l’avenir de l’économie chinoise. Un pessimisme que l’on a pu mesurer lors de forums internationaux comme celui de Davos.  

Comme tout pays en transformation, la Chine doit faire face à de nombreux problèmes structurels. L’approfondissement intégral de la réforme lancé en 2013 et la réforme structurelle par l’offre lancée au mois de novembre 2015 sont destinés à les résoudre. Cependant, les raisons principales du ralentissement de la croissance sont cycliques et proviennent de l’extérieur. En 2010, la croissance du Brésil, de l’Inde et de la Russie, les trois autres pays des BRIC se trouvant au même niveau de développement que la Chine, ont connu des taux de croissance respectifs de 7,5 %, 10,3 % et 4,5 %, un taux qui s’est ramené à 0,14 %, 7,3 % et 0,6 % en 2014. Ils sont confrontés à une situation similaire à celle de la Chine ou plus grave. Il est bien évident que leurs difficultés ne proviennent pas de problèmes structurels internes de l’économie chinoise. En Corée du Sud et à Singapour, deux pays à haut revenu par habitant et orientés vers l’exportation, le taux de croissance s’est réduit respectivement de 6,5 % et 15,2 % en 2010 à 3,3 % et 2,9 % en 2014. Ces pays ne connaissent pas les mêmes difficultés structurelles que la Chine, et pourtant le ralentissement de leur croissance est plus important. On voit bien qu’il faut chercher dans des facteurs cycliques provenant de l’extérieur l’explication du phénomène qui frappe ces pays de la même façon et à la même période que la Chine.  

En réalité, ce phénomène n’est pas difficile à comprendre. La croissance économique d’un pays dépend de trois facteurs principaux : exportation, investissement et consommation. Dans les années 1979-2013, le taux de croissance annuel des exportations chinoises était de 16,8 % en moyenne, un chiffre qui est tombé à 6,1 % en 2014 et à -1,8 % en 2015. Le rétablissement encore incomplet des économies développées comme celle des États-Unis et de l’Europe suite à la crise financière globale de 2008, la croissance et la consommation y restent atones, pesant sur les exportations chinoises, mais aussi sur celles d’autres économies émergentes et sur celle des pays développés orientées vers l’exportation d’Asie de l’Est. Pour lutter contre cette crise financière internationale, la Chine avait adopté, comme bien d’autres pays, des mesures budgétaires de relance destinées à stimuler l’investissement et la demande. Toutefois, la plupart de ces programmes se sont achevés et en l’absence de nouveaux projets de soutien à l’économie, la reprise de l’économie internationale restera incomplète en raison de la faiblesse de la demande internationale, mais aussi du taux d’accroissement de l’investissement qui connaîtront probablement une baisse cyclique dans tous les pays. Face à la faiblesse de l’exportation et de l’investissement, la consommation reste la seule force motrice de la croissance. Grâce à son marché de l’emploi peu affecté et à l’augmentation rapide des salaires, la consommation chinoise a maintenu une croissance de 8 %, qui contraste avec la baisse bien plus importante du taux de croissance de la consommation dans les pays d’Asie de l’Est à haut revenu par habitant et orientés vers l’exportation.  

Opportunités d’investissement 

Huit ans après la crise financière globale de 2008, l’économie des pays développés, comme les États-Unis et l’Europe, reste à la peine et ces pays éprouvent des difficultés à appliquer les réformes structurelles propres à stimuler le dynamisme et la compétitivité de leur économie, comme l’abaissement des salaires, le détricotage des programmes sociaux, la suppression de l’effet de levier et la réduction du déficit budgétaire. Ces pays risquent d’entrer dans un cycle de faible croissance de longue durée, comme le Japon depuis l’éclatement de sa bulle immobilière et boursière en 1991, réduisant d’autant la demande internationale, obligeant la Chine à baser sa croissance de plus en plus sur la demande intérieure.  

Le gouvernement chinois est engagé sur un plan qui consiste à doubler, d’ici 2020, le PIB et les revenus des ménages par rapport à 2010. Pour y parvenir, la croissance économique devra se maintenir à un niveau d’au moins de 6,5 % par an pendant la période du XIIIe Plan quinquennal (2016-2020). En raison de la faiblesse de la demande extérieure, la réalisation de cet objectif dépendra de l’augmentation de la demande intérieure, soit l’investissement et la consommation. De fait, ces deux secteurs sont prometteurs en Chine. 

Premièrement, du côté de l’offre, la remise à niveau de l’industrie a un énorme potentiel. En tant que pays à développement intermédiaire, la Chine voit certains de ses secteurs industriels, comme l’acier, le ciment, le verre plat, l’aluminium, la construction navale, confrontés des surcapacités. Mais dans le même temps, des secteurs traditionnels à forte intensité de main-d’œuvre perdent leur avantage comparatif en raison de l’élévation des salaires. La seule solution est une montée en gamme de ses industries pour réaliser un taux de rentabilité économique plus élevé, un programme qui présente d’immenses opportunités d’investissement.   

 Deuxièmement, bien que la Chine ait déjà investi de façon considérable dans les infrastructures, ces travaux se concentrent principalement sur les autoroutes, les voies ferroviaires à grande vitesse, les aéroports et les ports reliant les villes entre elles, mais ils restent insuffisants à l’intérieur des villes, où le métro et les réseaux de canalisations laissent à désirer. De fait, l’investissement en matière d’infrastructures urbaines devrait permettre de réduire certains coûts, et partant de relever l’efficacité économique du pays.  

Troisièmement, il faut améliorer l’environnement. Les investissements dans ce domaine apporteront un important bénéfice social à la Chine, qui est confrontée à une grave pollution due à son développement économique très rapide.  

Quatrièmement, la population urbaine représente 56 % en Chine, contre plus de 80 % en général dans les pays développés. Avec l’accélération de l’urbanisation, des investissements immenses seront nécessaires dans le logement, les infrastructures urbaines et les services publics.  

Le plus important, c’est qu’il ne s’agit pas ici de relance purement keynésienne de l’activité, la plupart des programmes d’investissement visant la mise à niveau de l’économie est le fait d’entrepreneurs qui agissent selon leurs avantages comparatifs et en fonction de la demande du marché, venant compléter des programmes de construction d’infrastructures et de protection de l’environnement financés par l’État.  

Malgré le ralentissement de la croissance, il reste en Chine quantité d’opportunités d’investissement, et c’est la différence la plus importante avec les pays développés. En effet on ne sait pas, dans les économies développées, d’où viendra le prochain point de croissance, parce que les industries et les technologies y sont déjà à l’avant-garde mondiale et que le potentiel de mise à niveau est restreint. Dans ces pays, les infrastructures sont déjà réalisées, l’environnement est satisfaisant, l’urbanisation est achevée. C’est pourquoi leur expérience ne peut pas servir de référence au développement chinois. C’est ce que le premier ministre Li Keqiang faisait remarquer lors des « deux sessions » de 2015 : la Chine dispose d’une énorme marge de manœuvre devant le ralentissement économique.  

Conditions favorables 

En plus des opportunités d’investissement, il faut des conditions favorables. Et celles de la Chine présentent de nombreux avantages. 

Tout d’abord, la dette cumulée du gouvernement central et des gouvernements régionaux ne représente que moins de 60 % du PIB chinois, contre plus de 100 % dans la plupart des pays développés et dans la majorité des pays en développement. Par le soutien de sa politique budgétaire, la Chine possède des capacités beaucoup plus fortes que d’autres pays en termes d’investissement en infrastructures. À l’heure actuelle, le principal problème de la Chine est que les gouvernements régionaux financent des investissements de long terme en infrastructures par l’emprunt à court terme auprès de « banques fantômes » (shadow banking), ce qui provoque un décalage des échéances. Depuis l’année dernière, le ministère des Finances a permis aux gouvernements régionaux l’émission d’obligations de construction urbaine, afin de ramener vers les banques classiques l’activité des banques fantômes. Une mesure qui devra se renforcer pour soutenir l’investissement en infrastructures.  

Deuxièmement, l’épargne privée approche les 50 % du PIB, c’est l’un des taux les plus élevés au monde. Il est donc possible de stimuler l’investissement privé par des politiques budgétaires actives du gouvernement, par exemple, en ouvrant l’investissement privé aux infrastructures par des partenariats public-privé (PPP).  

Troisièmement, l’investissement peut se tourner vers les nouvelles technologies, les équipements et les matières premières étrangers grâce aux réserves de change de la Chine, les premières au monde, qui se montent à 3 300 milliards de dollars.  

 Ces trois points constituent les plus importantes différences entre la Chine et d’autres pays en développement, lesquels ont à faire face à de nombreuses restrictions sur l’investissement devant le choc extérieur et le ralentissement cyclique de l’économie : situation financière dégradée de l’État, faible taux d’épargne privée ou insuffisance de la réserve des devises étrangères.  

Cela sans compter que les taux d’intérêt et les taux de réserves restent élevés en Chine, offrant au gouvernement la possibilité d’encourager l’investissement par l’accroissement de la masse monétaire en abaissant le taux d’intérêt et le taux de réserves. Dans les économies développées, que ce soit l’Europe, les États-Unis ou le Japon, les taux d’intérêt presque nuls constituent un piège à liquidités qui handicape l’investissement.  

Li Keqiang a souligné dans le rapport d’activité du gouvernement 2015 que la Chine disposait, en tant que pays en développement, d’une énorme marge de manœuvre et d’un grand nombre de mesures applicables. Des conditions favorables qui ne changeront pas pendant la période du XIIIe Plan quinquennal. Malgré un environnement extérieur peu favorable et la stagnation des exports, la Chine est bien partie pour réaliser son objectif de croissance à plus de 6,5 % pendant les cinq ans à venir en s’appuyant sur l’investissement et la consommation intérieure, et ainsi de parachever la construction de la société moyenne aisance. La Chine restera donc le moteur de la croissance mondiale, puisque sa contribution à la croissance mondiale restera supérieure à 30 %.  

   

Lin Yifu est directeur du Centre de recherche de l’économie de la nouvelle structure dépendant de l’Université de Beijing, président honoraire de l’Institut de recherche du développement national dépendant de l’Université de Beijing, ancien économiste en chef et vice-gouverneur de la Banque mondiale.  

 

Beijing Information

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