La Chine construit un porte–avions pour assurer une projection de puissance qui permettra de garantir sa souveraineté sur son territoire maritime et de protéger ses intérêts et ceux de ses ressortissants à l'étranger.
La Chine est en train de construire son deuxième porte-avions à Dalian, dans le nord–est de la Chine. Il s'agit d'un bâtiment de 50 mille tonnes à propulsion classique de conception entièrement chinoise, capable d'embarquer des chasseurs de type J–15 et autres appareils qui décolleront à partir d'un tremplin.
La politique défensive chinoise est questionnée à l'étranger, sous prétexte que ce type de bâtiment de guerre possède une capacité opérationnelle considérable qui peut assurer une projection de puissance. Selon Yin Zhuo, membre du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), contre-amiral et expert militaire, le porte-avions n'est qu'une plate–forme opérationnelle à la fois offensive et défensive. La politique de stratégie défensive active de la Chine demeurera inchangée même si le pays possède différentes plates–formes opérationnelles.
La Chine possède plus de 18 mille km de côtes et trois millions de km2 de territoire maritime. La mission de défense de ses zones côtières est très lourde. Selon Yin Zhuo, c'est pour défendre sa souveraineté légitime sur ses îles et récifs, ainsi que ses droits et intérêts maritimes et à l'étranger que la Chine construit des porte-avions. Pour la Chine, prétendre à l'hégémonie par le biais de la force militaire ne correspond pas à ses intérêts nationaux centrés sur le développement durable.
Ces dernières années, le Japon a nationalisé illégalement les îles Diaoyu qui font partie intégrante du territoire chinois, et certains pays de l'ASEAN comme les Philippines et le Viêt-Nam se sont appropriés des îles et récifs en mer de Chine méridionale. Du côté des Etats-Unis, la soi-disant « liberté de navigation » devient une bannière au détriment des droits et intérêts chinois dans cette zone et aggrave une situation déjà tendue. Selon Yin Zhuo, sans porte-avions, la Chine ne pourra pas défendre efficacement ses droits et intérêts légaux en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale, ce qui va à l'encontre de son développement pacifique.
Selon des données du ministère du Commerce, en 2015, 120 millions de Chinois se sont rendus à l'étranger et les investissements directs non financiers chinois ont concerné 6 532 entreprises dispersées dans 155 pays et régions du monde. D'après Yin Zhuo, la Chine a besoin de s'appuyer sur la puissance militaire considérable des porte-avions pour protéger ses importants actifs outre–mer et la sécurité de ses ressortissants expatriés. En mars 2015, en raison de la dégradation de la sécurité nationale au Yémen, la Chine avait utilisé pour la première fois des navires de guerre pour évacuer ses 613 ressortissants. Les trois navires qui ont participé à cette action jaugent au total 36 mille tonnes, un chiffre inférieur au déplacement du porte-avions « Liaoning » (47 mille tonnes).
Les 50 millions de Chinois d'outre-mer méritent aussi l'attention de la Chine. Après 30 ans de réforme et d'ouverture, les entreprises à capitaux étrangers implantées en Chine sont à 70 % investies par des ressortissants de la partie continentale et de Hongkong, Macao et Taiwan. Le montant de leurs investissements représente 60 % de la totalité des capitaux étrangers réellement utilisés en Chine. « Protéger le statut politique et économique de nos ressortissants et leur sécurité de travail est un facteur important pour maintenir le développement durable de l'économie chinoise et poursuivre la politique de réforme et d'ouverture », conclut Yin Zhuo. Et d'ajouter que cette protection doit être garantie par la puissance militaire considérable des porte-avions.
Beijing Information
