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Publié le 25/09/2009
Héritage des chants folkloriques de l'ethnie zhuang

Miao Xiaoyang

Chen Xiaoling, directrice du Bureau de la Culture de la municipalité de Nanning 

La ville de Nanning fait tout son possible pour préserver la culture folklorique

Le festival international des chansons folkloriques de Nanning 2009 aura lieu le 20 octobre, dans la ville éponyme, chef-lieu de la Région autonome zhuang du Guangxi, dans le sud de la Chine.

« Les chanteurs viendront de plus de 30 pays et régions pour participer à cette grande fête », a déclaré Cheng Xiaoling, directrice du Bureau de la Culture de la municipalité de Nanning. « Cette manifestation, qui auparavant n'avait lieu que dans un village ou un district, est désormais devenue une grande rencontre musicale d'envergure internationale », a-t-elle ajouté.

La Région autonome zhuang du Guangxi est surnommée la « mer des chansons », grâce à Liu Sanjie (la troisième sœur de la famille de Liu), une jeune fille légendaire connue pour ses chants mélodieux.

 

 En haut, à gauche : une collection de reliques culturelles immatérielles de la ville de Nanning; en haut, à droite : interprétation de chants de l'ethnie zhuang dans un style antiphonique; en bas, à gauche : le chœur Nidani; en bas, à droite : un groupe de chanteurs de l'ethnie zhuang à trois voix, dans le district de Mashan

Il y a plusieurs siècles, Liu Sanjie a décidé de choisir son mari en organisant un concours de chants, qui est devenu, par la suite, une tradition transmise de génération en génération par l'ethnie zhuang.

Le Guangxi est une région où vivent en communauté 11 ethnies minoritaires, telles que les Zhuang, les Miao ou bien encore les Dong. Dans la ville de Nanning, plus de 60 % des habitants sont issus de l'ethnie zhuang.

Les ethnies minoritaires du Guangxi possèdent leurs propres cultures et coutumes, mais elles partagent une passion commune pour les chansons. Ici, on chante quand on est amoureux, quand les enfants naissent, et quand les invités arrivent.

Les Zhuang sont les descendants des Baiyue, une ancienne ethnie douée pour le chant et qui aimait chanter.

La fête Gexu est un festival typique de l'ethnie zhuang qui est organisé à une date spécifique et dans un lieu précis. Héritée des activités liées aux sacrifices, elle s'est peu à peu transformée en une célébration traditionnelle ayant pour thèmes l'amour et la vie heureuse.

Organisée généralement chaque année au printemps et à l'automne, la fête Gexu est habituellement célébrée en mars ou en avril, notamment le troisième jour du troisième mois du calendrier lunaire chinois. Ce jour-là, les jeunes hommes et jeunes femmes de plusieurs lieux à la ronde se rassemblent dans un endroit particulier et chantent à cœur joie.

La région peuplée de membres de l'ethnie zhuang est surnommée « mer de chansons ». De génération en génération, les chants folkloriques se sont multipliés. Leur registre est riche et varié, allant des ballades de totem aux poèmes épiques, en passant par les contes de fées et les événements historiques. Cette tradition mélodique véhiculant les coutumes, l'amour, le sens moral et la production s'est transmise jusqu'à aujourd'hui, même s'il n'existe pas de version écrite.  

« La plupart des chansons populaires ont pour sujets les grands événements historiques », a déclaré Chen à Beijing Review. « Par exemple, dans les années 1950, on chantait des choses telles que "je possède enfin une parcelle de terre cultivable", alors que de nos jours, c'est la nouvelle voiture ou la nouvelle maison qui sont les sujets à la mode. Le contenu des chansons a évolué avec le temps ».

Les chansons folkloriques des Zhuang représentent non seulement une cristallisation de la vie et de la production locales, mais aussi un patrimoine immatériel très précieux pour l'ensemble du pays. Toutefois, en raison du développement social et de la diversification culturelle, elles sont confrontées à de nouveaux défis. « La jeune génération aime suivre la mode et ne s'intéresse plus aux chansons traditionnelles. Les vieux fredonnent de vieilles chansons lorsqu'ils se reposent sous l'ombre d'un arbre, tandis que les jeunes chantonnent des tubes dans la rue devant les magasins », a déploré Chen.

« Depuis les années 1990, le gouvernement central a renforcé la protection de la culture traditionnelle, et davantage de personnes s'intéressent de nouveau aux vieilles chansons, notamment après la première édition du Festival international des chansons folkloriques de Nanning qui a eu lieu en 1999 », a poursuit Chen. Selon elle, ces dernières années, la municipalité de Nanning a pris trois mesures en faveur de la transmission et du développement de la musique folklorique.

Premièrement, davantage d'efforts ont été consacrés à la protection. Depuis fin 2005, le Bureau de la Culture de la ville de Nanning a fait l'inventaire du patrimoine culturel intangible en recourant à divers moyens comme l'enregistrement audio, l'enregistrement visuel et les médias numériques. Actuellement, on compte près de 12 000 articles inscrits dans la collection, dont la plupart sont des chansons folkloriques. De plus, le bureau a établi 16 bases destinées à la préservation du patrimoine culturel immatériel, et certains membres de l'ethnie zhuang ont été nommés inspecteurs.

Deuxièmement, il s'agit d'exploiter davantage la culture folklorique. « Le Bureau de la Culture a invité des compositeurs à se rendre dans les villages, à noter les airs des chansons interprétés par les fermiers et à les mettre en scène d'une manière adaptée au goût des jeunes », a précisé Chen.

Troisièmement, c'est de promouvoir la création musicale. « Nous exploitons le potentiel des compositeurs et les exhortons à créer de nouvelles chansons en s'appuyant sur les éléments folkloriques », a poursuivi Chen. Par exemple, Xue Peidong, célèbre compositeur chinois, a écrit une chanson intitulée « Dadi Feige » (« Les chants qui volent »), qui a été chaleureusement applaudie par les auditeurs tant en Chine qu'à l'étranger. Lors d'une précédente édition du festival international des chants folkloriques de Nanning, un chanteur thaïlandais a interprété cette chanson dans sa langue maternelle. Sa voix mélodieuse a ensorcelé l'ensemble des spectateurs.

Les efforts de protection des chants folkloriques ont, désormais, porté leurs fruits. Les producteurs de musique reproduisent les chansons folkloriques sous de nouvelles formes, en associant la musique électronique aux vecteurs traditionnels locaux, tels que le pavillon de bambou, le tambour en bronze, les chutes d'eau, etc. Cette méthode moderne donne une seconde vie à la musique classique du Guangxi.

« A l'heure actuelle, des écoles ont déjà ouvert des cours de chansons folkloriques pour initier les enfants à cet art traditionnel », a déclaré Chen. « Le chœur Nidani du district Wuming du Guangxi est très connu dans tout le pays. Dans la langue de l'ethnie zhuang, le premier « Ni » signifie le garçon, alors que le deuxième « Ni » désigne la fille. Ainsi, le chœur Nidani signifie que le groupe est composé de choristes des deux sexes ».

Lors du Forum économique Pan-Beibuwan 2009 organisé en août, les spectacles donnés par ces jeunes chanteurs ont été très appréciés par les amis venus de l'ASEAN.

« A l'avenir, nous allons sensibiliser davantage de jeunes aux chants folkloriques. Plus elles sont chantées, plus les chansons se diffusent », a déclaré Chen en guise de conclusion.

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