Fin 2008, en dépit de vives protestations et de démarches diplomatiques de la part de la Chine, Sarkozy a reçu le dalaï-lama en tant que président français et au nom de la présidence tournante de l'UE, intervenant brutalement dans les affaires intérieures de la Chine et nuisant à l'intérêt fondamental du pays concernant sa souveraineté et son intégrité territoriale. La Chine a réagi à cet affront, et décidé de reporter la conférence au sommet sino-européenne à une date indéterminée. Les relations entre la Chine et l'UE sont entrées ainsi dans une phase de « refroidissement » relatif. Dans ce contexte, les relations économiques et commerciales entre les deux parties risquent-elles de se tendre ? Li Huiying, sous-directeur de la section de recherche européenne du département de recherche relevant du Ministère du Commerce a répondu à cette question lors de son interview accordée à un journaliste du site china.com.cn.
D'après Li Huiying, il y a peu de temps, les relations entre la Chine et l'UE ont pu connaître quelques accrochages, mais ce n'est pas le cas pour les relations économiques et commerciales : « Les relations économiques et commerciales entre la Chine et l'UE ont une base stable, et les deux parties sont interdépendantes dans ce domaine. Par conséquent, ces relations ne seront pas affectées outre mesure. »
Après plusieurs dizaines d'années d'efforts, les relations économiques et commerciales entre la Chine et l'UE se sont approfondies et se sont manifestées dans les domaines suivants :
Premièrement, l'UE est devenue le premier partenaire commercial de la Chine, en 2008, les échanges commerciaux entre la Chine et l'UE étaient de 425,58 milliards de dollars, soit une hausse de 19,5 %, un taux d'accroissement supérieur à celui des échanges avec les États-Unis (9 %) et à celui avec le Japon (6,5 %). De janvier à février de la même année, les 27 pays de l'UE ont accusé un déficit commercial de 28,4 milliards d'euros avec la Chine.
Ensuite, depuis les années 1990, l'UE est devenue l'un des principaux investisseurs en Chine. Les entreprises européennes implantées en Chine se sont multipliées d'année en année. En outre, l'Europe est aussi le premier pourvoyeur de technologies du pays, et occupe une position déterminante dans l'introduction de technologies en Chine. Entre 2004 et 2006, l'introduction de technologies de l'UE en Chine a augmenté de 8,5 % par an, et le montant des contrats, de 25,12 %.
Bien qu'il y eut des problèmes au cours du développement des relations économiques et commerciales entre la Chine et l'Europe, tels que l'enquête sur l'antidumping et les barrières techniques, ils n'ont jamais entravé la croissance rapide des échanges commerciaux bilatéraux.
« La Chine et l'UE s'appuient sur un consensus en terme de litiges commerciaux : la guerre commerciale bilatérale ne profitera à aucune des deux parties, par conséquent, cette guerre n'éclatera pas facilement », a expliqué Li Huiying.
Enfin, elle a déclaré au journaliste que dans le contexte où la Chine et l'UE font face à la crise financière mondiale, l'Europe espère que la Chine importera plus de ses produits, alors que la Chine désire maintenir un certain taux de croissance, et réorganiser son économie. Pendant cette période difficile, les deux parties devront agir de concert pour surmonter les difficultés.
Source : Xinhua |