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Publié le 14/08/2009
La nouvelle vie des zhiqing

Chen Ran

La dernière fête du Printemps de Liu Jinyan, qui a le même âge que la République Populaire de Chine, a été inoubliable : elle a passé pour la première fois cette fête traditionnelle chinoise à l'étranger. Le premier jour du calendrier lunaire chinois tombait justement le jour de la fête nationale de l'Australie. Liu Jinyan et son mari, accompagnés de sa fille et de son gendre, ont assisté à un spectacle à Sydney et ont visité une exposition de voitures anciennes organisée par des organisations civiles.

« C'est la première fois que je voyais autant de voitures anciennes. Certaines sont plus vieilles que moi ». Liu Jinyan est encore tout excitée rien qu'en évoquant ce souvenir. « Il faisait très chaud dehors, nous avons mangé des raviolis à l'intérieur de la maison, c'était vraiment agréable ».

Les années en tant que zhiqing

Zhiqing signifie littéralement « jeune urbain instruit ». Il s'agit des jeunes qui, sous l'appel de Mao Zedong, sont partis travailler dans les régions rurales durant la période qui va des années 1950 à la fin de la Révolution culturelle (1966-1976).

Il y a quarante ans, Liu Jinyan n'aurait jamais pensé pouvoir se rendre à l'étranger.

Née en 1949 et originaire de Harbin, Liu Jinyan est la deuxième enfant de sa famille. En raison de la mauvaise santé de sa mère, elle a très tôt été chargée de s'occuper de  sa mère et ses frères et sœurs. C'est pour cette raison qu'elle a seulement intégré l'école primaire à l'âge de dix ans.

En 1968, Liu Jinyan qui n'avait pas encore fini ses études de deuxième année au lycée est envoyée, en tant que zhiqing, en rééducation auprès des paysans révolutionnaires dans la ferme de Baoquanling du Corps de production et de construction du Heilongjiang, affilié à la région militaire de Shenyang de l'APL. La ferme se trouve à Beidahuang, une vaste plaine désolée dans le nord-est de la Chine.

Pour que la région Beidahuang devienne un énorme grenier au nord de la Chine, Liu Jinyan et les autres zhiqing ont transformé les marais en terres cultivées. Cultiver les champs, construire les routes, creuser des canaux, fabriquer des briques, ériger des maisons… toutes ces activités décrites dans les livres faisaient partie, à l'époque, de leur vie quotidienne.

« Le soir, après avoir fini mon travail, j'aimais lire des livres, allongée sur mon lit. C'était pour moi le moment le plus heureux de la journée », se remémore Liu Jinyan en souriant. « A ce moment-là, les zhiqing originaires de Beijing apportaient de nombreux livres qu'ils nous transmettaient. En ce qui me concerne, j'ai été très touchée par un recueil de pièces de théâtre russe. Même si je n'ai pas tout compris, c'est grâce à lui que je me suis initiée aux cultures étrangères ».

Liu Jinyan était également fascinée par les livres médicaux. « Pouvoir guérir ma mère a toujours été, depuis mon enfance, mon désir le plus cher », a précisé Liu.

A partir de 1973, Liu Jinyan souhaitait ardemment rentrer chez elle en raison du décès de sa mère et de l'état de santé de son père. Lors de la fête nationale de 1975, Liu Jinyan, qui fut enfin autorisée à retourner dans sa ville d'origine, arriva à Harbin après sept ans d'absence.

En évoquant ses années de zhiqing, Liu Jinyan a déclaré ne pas regretter d'avoir passé sa jeunesse à travailler à la campagne. Selon elle, cette période difficile et dure a enrichi son expérience et sa mémoire. Actuellement, elle fait preuve de davantage de tolérance et de courage lorsqu'elle est confrontée à des difficultés.

Une nouvelle vie heureuse

Après son retour à Harbin, Liu Jinyan est devenue enseignante dans une école primaire. A partir du début des années 1980, elle entra dans une usine de confection et d'habillement proche de chez elle pour s'occuper de sa fille nouveau-née. Cela réalisa également un de ses rêves d'enfant : confectionner de beaux habits. Un peu plus tard, elle occupa le poste de caissière dans la même usine. Grâce à son intelligence et à sa bonne entente avec ses camarades, elle faisait du très bon travail. Au milieu des années 1990, Liu Jinyan a dû partir en préretraite au moment de la réforme des entreprises étatiques.

« J'ai eu beaucoup de chance de passer de zhiqing à employée d'une entreprise étatique. La préretraite est conforme à la politique d'Etat, je n'ai aucun regret. C'est la vie », a-t-elle déclaré.

La préretraite a entrainé une baisse des revenus familiaux. Durant une période, Liu Jinyan eut du mal à financer les frais de scolarité de sa fille. Grâce à son esprit acharné et à son optimisme, elle est toutefois parvenue à surmonter les difficultés.

Il y a plusieurs années, en raison de son état de santé, Liu Jinyan a commencé à acheter des livres médicaux, à regarder les émissions télévisées médicales, et à prendre des notes afin de s'initier au Jingluo (les méridiens de la médecine traditionnelle chinoise). Sur le tableau noir de sa fille, elle avait dessiné la carte des points d'acupuncture afin d'exercer sa mémoire. En quelques années, Liu a lu et appris de nombreux livres sur ce sujet, tels que le « Huangdi Neijing ».

« Les points d'acupuncture sont invisibles. Mais toutes les douleurs transmettent les signes d'alerte de notre santé », dit-elle.

Elle s'est rendue pour la première fois à l'étranger en 2008, ce qui lui a permis d'élargir son horizon. « Avant mon voyage à Sydney, mon gendre m'avait, à plusieurs reprises, conseillé de me rendre à l'étranger pour m'initier à une autre culture. Au cours des trois mois passés en Australie, Liu Jinyan et son mari ont visité l'Opéra de Sydney, le Pont du port de Sydney et le Darling Harbour. Ils ont également acheté des légumes dans les marchés locaux, fait des barbecues pendant le weekend et participé à un festival de musique en plein air.

Selon Liu, si l'on vit toujours dans la même ville, on ne peut pas constater réellement le progrès. Après son retour d'Australie, Liu a vraiment pu se rendre compte des changements survenus dans sa ville natale. « Je suis originaire de Harbin où les conditions de vie de la population se sont considérablement améliorées au cours de ces dernières années. Les rêves les plus fous d'autrefois tels qu'acheter une voiture et un logement, ou voyager à l'étranger sont désormais facilement réalisables. Depuis ces dernières années, la construction du métro et des périphériques dans ma ville natale sont en plein essor. Par rapport à Beijing, Harbin est moins développé. Mais c'est vraiment une ville qui se développe rapidement », a-t-elle constaté.

A l'âge de 60 ans, Liu Jinyan est confiante en l'avenir tant en ce qui concerne le développement de sa ville natale que de sa vie quotidienne.

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