ACCUEIL MONDE CHINE ET SOCIÉTÉ ÉCONOMIE ÉNERGIE-ENVIRONNEMENT JO 2008 LIVRES BLANCS DOCUMENTS CULTURE Vidéos
 
Publié le 27/07/2009
Juliette Binoche : un voyage sans fin

L'amour, principal thème de sa filmographie et de sa vie

La rencontre entre Juliette Binoche et le réalisateur Leos Carax donne suite à une histoire d'amour passionnée, mais périlleuse. Pendant plusieurs années, l'actrice n'a le temps de vivre son histoire d'amour que devant la caméra de son amant. Les cinq années qui s'écoulent entre « Mauvais Sang » et « Les Amants du Pont Neuf » marquent un long silence dans sa carrière.

« Les Amants du Pont-Neuf » s'est avéré être un projet pharaonique dans sa production : deux ans de tournage, construction d'un décor monumental, l'un des plus gros budgets de l'histoire du cinéma français. Juliette Binoche a, elle-même, réalisé l'affiche et a écrit personnellement au président français, François Mitterrand, pour lui demander un soutien financier. Sa demande est rejetée et l'impression qu'elle a de l'ancien chef d'Etat va, dès lors, se dégrader. Une fois le film sorti, l'histoire d'amour entre l'actrice et le réalisateur prend fin, à l'instar de l'amour qui unit Alex et Michèle à l'écran.

« Les Amants du Pont-Neuf » connaît néanmoins un succès mitigé. Après ce film, il aura fallu sept ans à Leos Carax pour se lancer dans une nouvelle aventure cinématographique. Sorti en 1999, son nouvel opus « Pola X », mal accueilli par la presse et le public, le décourage de nouveau, alors que Juliette Binoche poursuit d'une manière complètement différente son histoire d'amour avec le cinéma. En 1993, elle donne naissance à un petit Raphaël, dont le père est André Hallé, un plongeur rencontré sur le tournage de « Bleu ».

Lors du tournage du film « Le Hussard sur le toit », malgré les éprouvantes scènes à cheval, Juliette Binoche tombe amoureuse de son partenaire, l'acteur Olivier Martinez. L'incapacité de ce dernier à répondre au trop plein d'amour de Juliette Binoche met rapidement fin à leur coup de foudre.

En 1999, Juliette Binoche interprète, dans « Les Enfants du Siècle », le rôle de la romancière George Sand qui éprouve un amour passionné pour Alfred de Musset, incarné par Benoît Magimel. Cette passion à l'écran va se transformer en véritable histoire d'amour à la ville entre les deux acteurs qui se concrétisera par la naissance d'une petite Hannah en décembre 1999.

Le thème majeur de l'amour dans la carrière de l'actrice renvoie à la question posée lors de sa tournée mondiale de danse contemporaine « In-I » : « As-tu le courage d'aimer ? »

Lors du Festival de Venise en 2006, Juliette Binoche, sourire aux lèvres, s'affiche main dans la main avec Santiago Amigorena, réalisateur argentin peu connu du public. Elle vient y présenter le premier opus de son compagnon, « Quelques jours en septembre », dans lequel elle interprète le rôle principal. Quand l'actrice se rend à Shanghai en 2009, dans le cadre du Festival Croisements et du Panorama du Cinéma français, son copain argentin n'est pas à ses côtés. On peut facilement deviner qu'ils se sont séparés.

Peu importe de qui elle est amoureuse, l'important c'est qu'elle continue son aventure d'amour !

La performance est un vol libre

Juliette Binoche aime réfléchir et exprimer ses points de vue sur le sens de la vie dans une perspective philosophique. Lors d'un tournage, elle souhaite avoir le droit à la parole sur son propre rôle, au lieu de se laisser manipuler comme une poupée.

Il est naturel que les réalisateurs possessifs se sentent mal aise avec elle. En 1996, l'actrice est choisie pour le rôle de Lucie Aubrac, dans le film éponyme de Claude Berry, mais il la remplace finalement par Carole Bouquet à cause d'une divergence de points de vue sur le rôle. « C'est mon film, c'est ma vie ! », s'explique Berry. Mais Juliette Binoche lui rétorque : « Quand un réalisateur est obsédé dans ses propres films, un cauchemar se produit ».

Son aspiration à la liberté a donné une profonde impression à Cédric Klapisch, réalisateur de « Paris ». « Travailler avec elle c'est comme participer à une course de Formule 1. Si on ne sait pas bien conduire, le résultat est catastrophique. Mais si tu es bon pilote et que tu aimes les courses automobiles, tu as le sentiment de voler », explique-t-il.

Tous les cinéastes qui ont pu voler librement avec Juliette Binoche ont fini par devenir ses amis. C'est le cas notamment de Krzysztof  KieSlowski et d'Anthony Minghella.

« Ils ont tous une pensée libre et ouverte, aiment poser des questions et révisent souvent les scénarios. Ils me traitent d'égal à égal et m'encouragent à participer à la création », confie Juliette Binoche. Elle confie avoir accepté de jouer le rôle de la veuve du musicien dans « Bleu », car une de ses amies avait connu une tragédie similaire à l'histoire du film, perdant son mari et son enfant dans un accident de voiture. « J'ai le sentiment de lui devoir quelque chose, donc je m'acquitte de ma dette en incarnant le premier rôle dans ce film ».

Evoquant le concept de liberté, l'actrice considère que Hou Hisao-hsien, qui l'a dirigée dans « Le Voyage du Ballon Rouge », en est le meilleur représentant. « Sa méthode de travail a ouvert mon horizon et a tiré mon âme du cachot... », dit-elle. Contrairement aux réalisateurs hollywoodiens, Hou a toujours une grande confiance en ses acteurs et évitent de leur expliquer lui-même les rôles. Il a l'habitude de poser des questions, d'inspirer les acteurs et de les encourager à entrer dans la peau des personnages. « En lui, je découvre la philosophie du taoïsme. Il nous incite à chercher le sens de la vie. Je n'ai jamais rencontré un réalisateur aussi ouvert et magnanime que lui. Avec lui, quelque chose a complètement changé dans mon for intérieur ». A vrai dire, la plupart des acteurs ne savent pas quelle attitude adopter face à une telle liberté de jeu, mais cela correspond parfaitement au goût de Juliette Binoche. « C'est très agréable de collaborer avec Hou. Il nous mène dans un monde dangereux, qui est pourtant nécessaire à la création ».

Ayant terminé sa première tournée en Chine, l'artiste réfléchit désormais à un nouveau projet qui lui permettra de tisser de nouveaux liens avec le pays de Confucius.

Beijing Information

 

   page précédente   1   2  



 
La première session plénière de la CCPPC
Le premier pays à reconnaître la Chine nouvelle
La première loi fondamentale
La protection du lac Qinghai
Parterres de fleurs sur l'avenue Chang An
N°40 1969
N°40 1979
N°40 1989
N°42 1999
Beijing Information
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
Edition française: Tél: 68996274 Fax: 68326628