La genèse d'une nouvelle publication |
Lin Wusun Ancien directeur et vice-rédacteur en chef de Beijing Information, et ancien directeur du Bureau de Publication et de Distribution des Ouvrages en Langues Etrangères de Chine
Cinquante ans se sont écoulés depuis la création en 1949 de Beijing Information (Beijing Review), première revue hebdomadaire anglophone de la RPC, dont la venue au monde avait pour mission d'informer, au moment opportun, les lecteurs étrangers des actualités chinoises les plus officielles grâce à sa distribution par poste aérienne. C'est précisément à cette époque que la Chine fit une entrée fracassante sur la scène internationale : son intervention dans la Guerre de Corée força l'armée américaine à se retirer au-dehors de la 38° latitude Nord ; sa participation à la Conférence de Genève en 1954 et à celle de Bandung en 1955 lui permit d'exprimer ses propres points de vues sur les dossiers internationaux, dont les cinq principes de la coexistence pacifique parmi les pays de différents régimes. Ce fut la première fois dans l'histoire du monde contemporain que ce qui se passait en Chine attirait l'attention de la communauté internationale. La parution de Beijing Review répondit sans tarder aux attentes et à l'engouement des lecteurs d'outre-mer, à un tel point que son tirage fut augmenté dans différentes régions du monde. Largement repris par des journalistes étrangers, les Présidents ou Premiers ministres de nombreux pays furent abonnés en permanence à Beijing Review, qui servait également de référence aux experts de la Chine. Les prouesses de cette revue hebdomadaire ne doivent certainement rien au hasard. Hormis son fondateur, feu l'ancien Premier ministre Zhou Enlai, les autres dirigeants du Parti et de l'Etat ne ménagèrent guère leur soutien énergique en faveur de son développement. Dès les premiers jours de sa création, les rédacteurs, malgré des effectifs relativement réduits, assumèrent un volume de travail impressionnant. Yang Chengfang, journaliste vedette de Shanghai, maîtrisait parfaitement l'anglais écrit. Les piliers de la rédaction provenaient de la revue bimensuelle People China , outre quelques correcteurs étrangers. Leurs efforts inlassables contribuèrent à la parution de quelques maquettes deux mois à peine après les célébrations du Nouvel an de 1958. Bien entendu, le succès d'un magazine d'un haut niveau n'était pas étranger au soutien des personnalités de divers milieux : le titre en chinois calligraphié par M. Guo Moruo, savant, poète et historien (1892-1978) continue à briller, jusqu'à aujourd'hui, d'un vif éclat sur la couverture de la version imprimée de Beijing Review. D'innombrables difficultés furent surmontées lors de la distribution à l'étranger. Confronté au blocus des Etats-Unis, le magazine ne put parvenir à la première superpuissance que via Hongkong. Les années les plus noires furent celles de la « Révolution Culturelle » qui ébranla sérieusement la qualité du contenu. Malgré toutes ces épreuves, tous les numéros ne tardèrent jamais à être publiés et distribués. |