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Publié le 24/12/2010
Six « maladies » défient le processus de l'urbanisation

Zhu Huiying

La cinquième session plénière du 17e Comité central du Parti communiste chinois a stipulé : « Il faut promouvoir le développement harmonieux entre les régions, faire progresser l'urbanisation de façon active et stable, appliquer une stratégie intégrale du développement régional, effectuer la stratégie des zones clés, améliorer le programme urbain, renforcer l'administration urbaine, intensifier l'assistance aux anciennes zones révolutionnaires, aux régions des minorités ethniques, aux régions frontalières ainsi qu'aux régions pauvres, et caractériser le développement par la complémentarité régionale, la clarification des fonctions principales, l'utilisation efficace des ressources territoriales ainsi que l'harmonie entre l'homme et la nature. » Selon la session, la Chine a obtenu de progrès considérables tout en affrontant de grands défis dans l'urbanisation au cours du XIe plan quinquennal. Alors, comment promouvoir la santé du développement urbain durant le quinquennat suivant ? Les experts sont invités à en débattre.

Pendant le XIe plan quinquennal, le taux d'urbanisation en Chine a bondi de 42,99 % en 2006 à 46,59 % en 2009, soit une augmentation annuelle de 0,9 %. Cependant, l'exploitation de l'espace urbain demeure désordonné, les « villages urbains » sont nombreux, les villes sont piégées par les ordures. Les embouteillages, l'étroitesse des logements, la flambée de l'immobilier, les problèmes de scolarisation, la cherté des soins médicaux, ainsi que les sécurités alimentaire, publique, écologique et environnementale sont des problèmes de plus en plus saillants. Ces « maladies » entravent le développement harmonieux, équilibré et durable des villes chinoises.

Population urbaine : une croissance exponentielle

Une ville est une unité territoriale dont les fonctions et la capacité d'adaptation sont déterminées. Ainsi, nombre d'habitants et structure démographique d'une ville sont tous deux limités. Leur niveau rationnel constitue le moteur primordial du développement urbain. Actuellement, avec l'urbanisation accélérée, la population urbaine enregistre une croissance annuelle de 18 millions. Les statistiques prévoient que les citadins chinois augmenteront de 560 millions de personnes en 2005 à 910 millions en 2030, et qu'ils se regrouperont dans les grandes villes comme Beijing, Shanghai et Shenzhen. Ce gonflement démographique désordonné est en train de défier la capacité d'adaptation des villes, tout en pressurisant l'emploi.  

Une insuffisance en ressources et en énergie

Le manque de ressources et d'énergie constitue déjà une entrave à l'urbanisation en Chine. Les réserves de pétrole et de gaz naturel par habitant ne représentent que 11 % et 4,5 % du niveau mondial moyen. Notamment ces deux dernières années, la croissance économique rapide a encouragé l'expansion aveugle de certaines villes et l'exploitation irrationnelle des secteurs de haute consommation d'énergie. La pénurie en énergie s'aggrave. En même temps, l'habitude de consommation des habitants se modifie. La généralisation de la voiture privée, les bâtiments urbains nouveaux et la diversification des appareils électroménagers sont très énergivores.

Un environnement écologique détérioré

Dans le processus de développement, les villes chinoises cherchent uniquement l'envergure et la vitesse, en choisissant une voie de croissance caractérisée par la haute consommation énergique, les hautes émissions polluantes et une forte expansion. L'environnement écologique est ainsi menacé, et manifeste les caractéristiques suivantes :

- L'émission des principales substances polluantes demeure à un niveau assez haut, qui dépasse la capacité d'adaptation des villes ;

- Les réseaux fluviaux et les principaux bassins sont gravement pollués, notamment pour les eaux qui traversent les villes. Les lacs sont en eutrophisation. De nombreuses villes économiquement développées souffrent de la pénurie d'eau à cause de la détérioration de la qualité de l'eau ;

- L'air dans les villes est gravement pollué ;

- Faute d'un traitement correspondant aux critères de la protection environnementale, les déchets ménagers urbains sont nombreux, et causent une pollution secondaire ;

- La menace provenant des sources polluantes comme les substances organiques toxiques, les déchets dangereux et les rayons électromagnétiques devient de plus en plus sérieuse, et se propage des villes aux communes et aux villages.

Des embouteillages insupportables

Les embouteillages sont une maladie typique des grandes villes. Le délai de latence de cette maladie est souvent long, entre 20 et 30 ans. Une fois la maladie déclarée, elle conduit à un syndrome de la gestion urbaine. Le dysfonctionnement du système urbain, la gestion urbaine désordonnée ainsi que les embouteillages forment un cercle vicieux. Les décisions deviennent arbitraires et hasardeuses, les programmes urbains sont victimes des intérêts à court terme. Prenant l'exemple de Beijing, jusqu'à fin 2009, la population résidente se chiffre à 19,72 millions de personnes, et la population flottante dépasse les dix millions. Cela signifie que l'objectif de la ville de restreindre sa population résidente à 18 millions de personnes en 2020 a échoué avec dix ans d'avance. Actuellement, le nombre de déplacements à l'intérieur du 6e périphérique s'élève à 35 millions par jour. Supposons qu'une personne se déplace 2,64 fois par jour, la nouvelle capacité de circulation urbaine serait très vite neutralisée par l'augmentation de la population.

Un prix du logement sans plafond

Avec une urbanisation accélérée, le besoin de logement continue à augmenter. Les populations se concentrent vers l'Est et dans les moyennes et grandes villes, où le prix de l'immobilier grimpe considérablement. En 2009, il a augmenté de 25,1 % dans l'ensemble du pays. Cette augmentation est encore plus sensible dans les grandes villes comme Beijing, Shanghai, Shenzhen et Guangzhou. Selon une enquête réalisée par la Banque populaire de Chine, plus de 70% des habitants trouvent ces prix insupportables. La flambée des prix a rongé l'optimisme des citadins, affaibli les fonctions résidentielles des villes, menacé le développement durable de l'économie urbaine, retenu la croissance de la classe moyenne et accentué les contradictions sociales dans les villes.

La sécurité urbaine affectée

Depuis le XIe Plan quinquennal, l'approfondissement de l'industrialisation, de l'informatisation, de l'urbanisation, de la marchéisation ainsi que de l'internationalisation a provoqué une restructuration en termes de villes et campagnes, d'emploi, de couches sociales et de tissu social. Des facteurs instables et dangereux menacent l'harmonie urbaine. De nouveaux problèmes et contradictions émergent. Des risques prévisibles ou imprévisibles et des menaces diverses sur la sécurité se multiplient. On relève cinq menaces majeures : 1, la disparité entre les riches et les pauvres s'élargit. L'ascenseur social est en panne. 2, les contradictions sociales profondes tendent à s'exacerber. Le manque de respect des besoins spirituels et culturels va de pair avec une méfiance croissante à l'égard de la garantie de la justice et de l'égalité dans la société. 3, la situation de l'ordre public est grave. Divers crimes menacent la sécurité publique et portent préjudice à l'ordre social et économique. 4, les confrontations entre les citoyens et le gouvernement s'accentuent. Les conflits au cours des expropriations sont fréquents. 5, Des crises non traditionnelles et intentionnellement créées menacent la sécurité urbaine.

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