Feng Jicai : halte à la marchandisation de la culture |
Wang Wenjie « Aujourd'hui, le mot d'ordre est de rendre la culture plus grande et forte, mais pourquoi ne pas la faire plus raffinée et profonde ? Le développement culturel ne se fera pas en construisant des parcs ou en organisant des festivals », a martelé Feng Jicai le 6 mars. Membre du comité national de la CCPPC, Feng Jicai est vice-président de la Fédération chinoise des cercles littéraires et artistiques, et président de l'Association des Lettres et des Arts folkloriques de Chine.
Feng Jicai (Photo: Wang Wenjie) « Qu'est ce que la culture ? De quelle nature est-elle, et quel est son rôle dans la société ? Le rapport d'activité du gouvernement 2010 présenté par le premier ministre Wen Jiabao a bien répondu à ces questions : Etant donné que la culture constitue l'âme et l'essence spirituelle d'une nation ainsi qu'un facteur décisif du renforcement de son potentiel réel, elle exerce une influence profonde sur le développement, et peut même changer radicalement le destin d'une nation. Sans le développement d'une culture d'avant-garde et l'amélioration de la formation culturelle et morale de notre nation tout entière, nous n'arriverons jamais à assurer la modernisation du pays », a remarqué Feng Jicai. « Je crois que ce sera l'idée la plus importante de notre travail culturel dans le futur ». Le manque de structure culturelle stratégique est un grand problème pour le développement de la culture en Chine. « Tout comme le développement économique, le travail culturel nécessite des principes et des politiques concrets. J'insiste toujours sur la structure pyramidale de la culture : la base est la culture populaire, le milieu est la culture moyenne, et le sommet la culture supérieure. » Feng Jicai explique que la culture d'un Etat doit posséder une cime, matérialisée par des grands maîtres littéraires et artistiques, des talents professionnels, des œuvres classiques, des établissements et installations culturels à l'échelon national, et des héritages historiques culturels. « Après le décès de Ji Xianlin (grand maître renommé de littérature, linguistique, éducation et activités sociales) et de Ren Jiyu (éminence de la philosophie, de la religion et de l'histoire), notre paysage culturel s'est assombri, et nous avions l'impression qu'il n'y avait plus de grands maîtres. Cependant, à y regarder de plus près, j'ai découvert qu'il existait en fait quantités de talents autour de nous. Nous ne manquons pas de grands maîtres, mais ils ne sont pas suffisamment reconnus. » Feng Jicai fustige la marchandisation actuelle de la culture. « Nous mélangeons toujours culture et industrie culturelle. L'industrie est destinée à la consommation populaire, base de la structure pyramidale de la culture. Elle ne peut pas tout inclure. Le sommet culturel d'une nation ne peut pas être industrialisé. « L'Etat doit davantage considérer la cime de la pyramide culturelle. Il est nécessaire d'avoir la société philharmonique, la troupe de l'Opéra, la troupe de l'Opéra de Pékin, la troupe de danse à l'échelon national, et diverses organisations de recherches artistiques », a conclu Feng. Beijing Information |