La défense nationale de la Chine en 2006 |
VI. La mobilisation pour la défense nationale et les forces de réserve En tenant compte des caractéristiques des guerres modernes et du besoin de sécurité du pays, la Chine renforce la mobilisation pour sa défense nationale et l'édification de ses forces de réserve, et accroît sa capacité de passage du temps de paix au temps de guerre, de mobilisation rapide, de garantie continuelle et de défense globale. La mobilisation des forces armées La mobilisation des forces armées de Chine comprend celle des troupes, des armements, des matériels logistiques, etc. La mobilisation de l'Armée populaire de Libération a pour mission principale d'élaborer, conformément au plan de combat défini préalablement, le plan de mobilisation des troupes pour les périodes de guerre et le plan de garantie ; de mener à bien la mise en application du comblement des effectifs des troupes en service et l'édification des troupes de réserve ; d'élargir et de réorganiser, dès que l'Etat émet l'ordre de mobilisation, les troupes selon le système et les effectifs en temps de guerre. La mobilisation des troupes de la Police armée a pour tâche principale d'élaborer, en relation aux missions possibles en temps de guerre, les plans de mobilisation et de garantie ; de mener à bien la mise en application du comblement et du réajustement des effectifs en temps de paix ainsi que de l'élargissement ou de la réorganisation des troupes ; de réajuster la structure organisationnelle, ou d'organiser et élargir les troupes selon la tâche à effectuer dès que l'Etat émet l'ordre de mobilisation. La mobilisation de la milice a pour tâche principale de rassembler les effectifs selon le besoin de la mobilisation des troupes en temps de guerre et le plan défini concernant le soutien au front et d'en réajuster et renforcer l'organisation, de délivrer les armes et les équipements, de développer des entraînements provisoires et d'assurer les garanties adaptées. En vertu des directives du Conseil des Affaires d'Etat et de la Commission militaire centrale, l'Etat-major général organise la mobilisation des forces armées avec l'aide du Département politique général, du Département général de l'intendance et du Département général de l'équipement ainsi que des départements gouvernementaux concernés. Les différentes armées et armes se chargent de la mobilisation de leurs propres troupes. Les régions militaires, les régions militaires provinciales, ainsi que les comités du Parti et les gouvernements locaux à différents échelons se chargent de la mobilisation des forces de réserve. A travers des mesures visant à maintenir une armée permanente efficace, à perfectionner le système du service dans la réserve, à instaurer les troupes de réserve, à diviser les zones destinées à compléter les effectifs, à mettre en réserve les armes, les équipements et les matériels de guerre, et à organiser des manœuvres de mobilisation conjointe militaire et civile, la Chine a assuré d'une manière efficace la mise en application de la mobilisation de ses forces armées, si bien que ses forces armées, dans une situation où ses forces permanentes ont réduit leur personnel, demeurent toujours capables de refréner et dissiper les diverses crises sécuritaires. Ces dernières années, l'édification des forces de réserve pour la défense nationale s'est élevée en qualité. La réorganisation et la réforme du système et des effectifs de la milice et des troupes de réserve se sont accélérées ; la réserve du personnel spécialisé civil et des effectifs de réserve de tous types d'armées (ou armes) s'est accrue. La mobilisation économique Les grandes lignes de la politique fondamentale pour la mobilisation économique sont : développer la mobilisation économique en corrélation avec la stratégie du développement de l'Etat et en s'appuyant sur la puissance de l'économie nationale ; intégrer l'édification de l'économie pour la défense nationale dans le développement économique de l'Etat ; mettre en valeur le rôle de trait d'union de la mobilisation économique entre l'édification économique de l'Etat et la capacité permanente de la défense nationale ; envisager dans l'ensemble, lors de la restructuration économique de l'Etat, l'emploi militaire et civil, et le passage du temps de paix au temps de guerre, afin que l'économie pour la défense nationale en temps de paix puisse demeurer à un niveau normal ; renforcer l'exploitation et l'utilisation de hautes et nouvelles technologies ainsi que celles des techniques à la fois militaires et civiles, prêter attention à la mobilisation des produits de haute technologie et à la réserve de hautes technologies, élever dans son ensemble le niveau scientifique et technique de la base de la mobilisation économique ; instituer un système, un mécanisme et une législature de la mobilisation économique adaptés à l'économie de marché socialiste et combinant la réponse à l'état d'urgence et au combat ; persévérer dans le principe d'autodéfense du peuple entier et accroître la capacité de mobilisation économique adaptée au besoin du combat défensif informatisé. La mobilisation économique a pour objectif principal d'établir un système de mobilisation économique assez complet avec la double fonction de faire face à la guerre et aux incidents, de former une base de la mobilisation économique susceptible de fusionner de façon organisée avec l'économie nationale, et enfin de garantir sur le plan économique les exigences d'une guerre locale et des incidents. Au fur et à mesure du développement rapide de l'économie nationale, la capacité de mobilisation économique ne cesse de s'accroître. Dans la construction et l'installation des télécommunications, des routes, des chemins de fer, des ponts, des tunnels, des aéroports, des ports, des quais et d'importantes infrastructures urbaines, on accorde désormais plus d'importance aux exigences de la défense nationale et à la combinaison des activités en temps de paix et en temps de guerre. L'édification du mécanisme de mobilisation économique répondant aux exigences de la guerre et de l'état d'urgence a été renforcée, et un système de plan préétabli pour la mobilisation économique qui tient compte à la fois du temps de paix et du temps de guerre a été instauré. Des centres de mobilisation économique ont été établis dans les domaines de la mécanique, de l'armement, de l'aéronautique, du spatial, de la construction navale et de l'industrie chimique, ce qui a optimisé la structure et la disposition de la capacité de mobilisation économique. L'enquête sur le potentiel de la mobilisation économique est pratiquement achevée ; un système informatique de gestion de la mobilisation économique a été établi au niveau national, ainsi que dans certaines provinces. Faisant partie des forces d'urgence de l'Etat, les institutions de mobilisation économique à différents échelons ont établi un mécanisme de liaison entre les institutions de mobilisation économique et les institutions chargées de la gestion des crises, et participent à la garantie du règlement des incidents publics afin de servir activement la sécurité publique. La défense antiaérienne populaire La défense antiaérienne populaire constitue, avec la défense antiaérienne des endroits stratégiques et la défense antiaérienne des campagnes, le système de défense antiaérienne du territoire national de Chine. La défense antiaérienne populaire de la période actuelle se charge, en temps de guerre, de protéger la sécurité de la vie et des biens du peuple ainsi que les acquis de l'édification économique du pays, et en temps de paix, de prévenir et lutter contre les catastrophes et de régler les incidents publics. Les dépenses de la défense antiaérienne populaire sont à la charge de l'Etat et de la collectivité. L'Etat a promulgué la Loi sur la défense antiaérienne populaire, et les gouvernements populaires à différents échelons ont élaboré et perfectionné des dispositions et des règlements adéquats. Les gouvernements populaires au niveau du district et au-dessus intègrent l'édification de la défense antiaérienne populaire dans leur programme de développement économique et social. Ces dernières années, le niveau des préparatifs de guerre de la défense antiaérienne populaire, la capacité de la protection générale de la ville, et celle de gestion des incidents publics ont fait un progrès considérable. On a instauré essentiellement un réseau spécial de correspondance de commandement et d'alerte aux niveaux provincial, municipal et du district, et le réseau de préalerte de la défense antiaérienne dans les villes a été perfectionné ; la couverture de l'alarme dans les villes clés est supérieure à 85% ; des postes de commandement ont été créés dans la plupart des villes clés de la défense antiaérienne populaire. Des équipes de protection et de secours, spécialisées dans le secours d'urgence et le dépannage, les soins médicaux, la lutte contre l'incendie, la sécurité publique, la lutte contre les armes chimiques et les épidémies, la correspondance et les transports, ont été formées dans les grandes et moyennes villes ; de courts stages de formation, ainsi que des manœuvres de secours d'urgence pour les situations graves ont été organisés ; l'Etat sensibilise les masses populaires aux connaissances sur la défense antiaérienne populaire et leur dispense des formations sur les compétences techniques dans ce domaine ; la sensibilisation à la défense antiaérienne populaire a été intégrée dans le plan et le programme d'enseignement des écoles ; des équipes de volontaires pour la défense antiaérienne populaire ont été formées dans certaines usines, mines, entreprises et dans certains quartiers d'habitation. L'édification de la milice La milice est placée sous une double direction : celle du comité du Parti et du gouvernement locaux et celle de l'armée locale, tandis que ceux-ci sont soumis à la direction unifiée du Conseil des Affaires d'Etat et de la Commission militaire centrale. L'édification de la milice est fondée sur la pensée de la guerre populaire et persévère dans la combinaison du travail civil et militaire, ainsi que des activités en temps de paix et de guerre. A l'heure actuelle, le centre d'activité de la milice passe progressivement des campagnes aux villes et vers les voies de transports stratégiques ; les unités organisées en groupes évoluent des entreprises d'Etat vers les entreprises privées, et des secteurs traditionnels vers les secteurs de haute technologie ; la structure organisationnelle passe de celle dominée par l'infanterie à celle dominée par les techniques spécialisées. Des détachements spécialisés, comme ceux de l'artillerie antiaérienne, de l'artillerie terrestre, des missiles, des télécommunications, d'ingénierie, de défense contre les armes chimiques, de reconnaissance et d'informations, prennent une pro- portion plus importante ; l'édification des détachements de milice attachés à l'armée de mer, à l'armée de l'air et au Second corps d'artillerie s'est renforcée ; un nouvel échiquier, dominé par les détachements spécialisés où chaque spécialiste a un poste déterminé, et axé sur les troupes (ou détachements) de défense antiaérienne, les détachements des différentes armées et armes, et les détachements de secours d'urgence, s'est formé dans l'édification organisationnelle de la milice. L'Etat accroît les financements des armes et des équipements de la milice, et met l'accent sur le renforcement des équipements destinés à la défense antiaérienne, au secours d'urgence et au maintien de la stabilité sociale. Des armes usées ont été rejetées. Dans toute la Chine, la réforme de l'entraînement de la milice a été approfondie ; un système d'entraînement organisé pour les quatre échelons qui sont la région militaire provinciale, la sous-région militaire, le département des forces armées populaires du district (municipalité ou arrondissement) et le département des forces armées populaires de base a été mis en application afin de fournir des entraînements identiques à ceux des troupes en activité, et de mener des manœuvres et des entraînements conjoints avec celles-ci. La rapidité de mobilisation de la milice et son aptitude à l'accomplissement des tâches se sont améliorées considérablement. L'édification des troupes de réserve Les troupes de réserve font partie de l'Armée populaire de Libération et constituent une des bases de l'édification des forces de réserve pour la défense nationale. Elles pratiquent, en temps de paix, des entraînements conformément aux stipulations, et aident, en cas de besoin, à défendre l'ordre social en vertu de la loi ; en temps de guerre, elles se transforment en troupes actives selon la structure d'organisation de celles-ci et conformément au décret de la mobilisation de l'Etat. Ces dernières années, tout en maintenant leur envergure actuelle, les troupes de réserve ont réduit légèrement le nombre de leurs troupes de terre, et élargi en revanche l'envergure de leurs troupes de mer, de l'air et du Second corps d'artillerie, la proportion de leurs troupes spécialisées, ainsi que le nombre de leurs troupes pour la garantie de l'intendance et de l'équipement ; l'établissement de toutes les armées et armes de réserve a été parfaitement accompli au cours du Xe plan quinquennal. Dans la majorité des divisions, des brigades et des régiments de réserve ont été construits des bases d'entraînement, des entrepôts d'équipements et des bâtiments nécessaires pour les bureaux et les provisions, lesquels sont liés par des câbles à fibres optiques. Les troupes de réserve centrent leur activité sur l'entraînement militaire, pratiquent leurs entraînements strictement selon leur programme, et accomplissent réellement leur tâche d'entraînement. L'entraînement militaire des troupes de réserve est passé de l'individu ou du détachement au commandement, aux cadres techniques, à l'intégration de troupes et aux manœuvres à tir réel.
VII. La défense frontalière et côtière La Chine s'attache constamment à la construction d'une défense frontalière et côtière unifiée, efficace, solide et informatisée, selon les principes suivants : procéder à une planification d'ensemble, accorder autant d'importance au territoire qu'aux eaux territoriales, donner la priorité à la prévention, intégrer la défense et la gestion. Le système de la défense frontalière et côtière La Chine applique un système de défense frontalière et côtière caractérisé par la direction unifiée du Conseil des Affaires d'Etat et de la Commission militaire centrale, et les responsabilités partagées par l'armée et les autorités locales. La Commission nationale de la défense frontalière et côtière, constituée des départements concernés du Conseil des Affaires d'Etat et de l'armée et placée sous la direction du Conseil des Affaires d'Etat et de la Commission militaire centrale, est chargée de diriger et de coordonner toutes les opérations en la matière. Toutes les régions militaires ainsi que toutes les provinces, toutes les préfectures et tous les districts frontaliers et côtiers ont leur propre commission de défense frontalière et côtière chargée de ce travail dans leur zone de compétence. L'Armée populaire de Libération constitue une force majeure de la défense frontalière et côtière. Les troupes de défense frontalière comprennent les régiments, les bataillons et les compagnies, et les troupes de défense côtière, les divisions, les brigades, les régiments, les bataillons et les compagnies. En 2003, la défense de la frontière Chine-République populaire démocratique de Corée ainsi que celle de la frontière Chine-Myanmar au Yunnan par les troupes de sécurité publique et de défense frontalière ont été transmises aux troupes de défense frontalière de l'Armée populaire de Libération, unifiant ainsi le mode de gestion en matière de défense frontalière. Les troupes de sécurité publique et de défense frontalière sont chargées de la sauvegarde des frontières terrestres et maritimes et du maintien de l'ordre public. Elles disposent d'une brigade de défense frontalière dans chaque province (région autonome ou municipalité relevant directement de l'autorité centrale), des détachements, des pelotons, des commissariats ou des postes de contrôle dans les régions frontalières et côtières, des postes de contrôle dans les zones ouvertes, et des troupes de la police maritime en mer. Depuis l'application de la politique de réforme et d'ouverture, l'Etat a perfectionné les organes d'application de la loi concernant la sécurité publique, la douane, le contrôle-qualité, la quarantaine, la surveillance maritime, la gestion de la pêche, les affaires maritimes et la protection d'environnement. En même temps, il a créé et renforcé les troupes de sécurité publique et de défense frontalière, ainsi que les autres forces d'application de la loi dans les domaines des affaires maritimes, de la lutte contre la contrebande, de la gestion de la pêche et de la surveillance maritime. L'édification de la défense frontalière et côtière La Chine a promulgué successivement la Loi sur la défense nationale, la Loi sur les eaux territoriales et les zones aquatiques adjacentes, la Loi sur les zones économiques exclusives et les plateaux continentaux, etc. Elle ne cesse de perfectionner, conformément au droit international et aux conventions internationales, ses mesures politiques de défense frontalière et côtière afin d'exercer une gestion convenable. La Chine fortifie continuellement l'édification de la défense frontalière et côtière et les capacités de protection, de gestion et de contrôle des frontières terrestres et maritimes en créant une équipe moderne composée de militaires, de policiers et de civils. Depuis une dizaine d'années, l'Etat a investi plus de deux milliards de yuans pour construire des infrastructures de défense frontalière : 20 000 km de routes de patrouille, 6 000 km de barbelés frontaliers, et 600 séries d'installations de contrôle et de surveillance. A partir de 2004, l'Etat a entrepris la construction d'infrastructures de défense côtière telles que des quais de patrouille, des services de contrôle et de surveillance et des installations auxiliaires sur le littoral. La Chine maintient toujours sa politique de bon voisinage et de partenariat et se propose de résoudre de façon juste et raisonnable les problèmes des frontières et de la délimitation des eaux avec les pays concernés par voie de négociations sur un pied d'égalité. Elle a déjà signé, avec 12 pays voisins dont le Myanmar, des traités ou des accords sur la délimitation des frontières terrestres, mettant fin aux problèmes légués par le passé. Les mêmes négociations avec l'Inde et le Bhoutan sont également en cours. En 1996, la Chine a démarré successivement le mécanisme de négociations bilatérales sur le droit maritime avec la République de Corée et le Japon, essentiellement pour échanger des opinions sur la délimitation des eaux et la coopération maritime. En 2004, l'Accord sino-vietnamien sur la délimitation de la Baie de Beibu est entré en vigueur. La Chine développe activement la coopération avec ses pays voisins au niveau de la défense frontalière et côtière et renforce ainsi dans différents domaines les échanges des différents échelons à ce sujet avec les pays concernés, afin d'apporter une meilleure gestion des affaires étrangères en la matière. En 2005, elle a signé avec le Viet Nam l'Accord sino-vietnamien de patrouille conjointe dans la Baie de Beibu, et respectivement avec les Philippines et l'Indonésie le Mémorandum d'entente sur la coopération en affaires maritimes et le Mémorandum d'entente sur la coopération en mer. En juillet 2006, la Chine et l'Inde ont de nouveau ouvert le col de Nathu-La qui relie le Tibet de Chine et le Sikkim en Inde. En observant strictement le droit international et les accords signés avec les pays voisins, les troupes de la défense frontalière et côtière chinoises cherchent à créer et perfectionner le mécanisme des entretiens et des pourparlers afin de faciliter la coopération sur les plans de l'application de la loi et de l'antiterrorisme, et de maintenir ensemble la paix et la stabilité aux frontières terrestres et maritimes concernées.
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