III. Objectifs de développement et axes de travail pour les cinq prochaines années

Dans son Programme du « 11e Plan quinquennal pour le développement de l'économie nationale et de la société », ainsi que dans son « Plan national pour le développement des sciences et techniques à moyen et long terme », élaborés en 2006, le gouvernement chinois a fait du développement de l'industrie spatiale une de ses priorités. Il a indiqué à cette occasion ses objectifs en la matière pour les cinq prochaines années ainsi que les axes de travail préconisés. Selon ce programme, le pays continuera de réaliser des projets clés tels que les vols habités, le sondage de la lune, l'observation terrestre de haute définition par satellite, le développement de lanceurs nouvelle génération. Parallèlement, la Chine souhaite privilégier la recherche fondamentale et la maîtrise des toutes nouvelles technologies spatiales afin de favoriser le progrès et l'innovation.

Objectifs de développement

Les objectifs de la Chine pour développer son industrie spatiale sont les suivants : l'accroissement des performances et de la fiabilité des lanceurs ; la mise en place d'un système d'observation terrestre à long terme, ainsi que d'un système national efficace d'utilisation de la télédétection par satellite ; le développement d'un système performant de radiodiffusion et de télécommunication par satellite et l'augmentation des applications industrielles ; la création progressive d'un système de navigation et de positionnement par satellite et le développement de ses applications industrielles ; la commercialisation progressive de ces applications satellitaires.

Il s'agit aussi de réaliser des sorties d'astronautes dans l'espace, la jonction entre deux vaisseaux spatiaux, le projet de survol de la lune et enfin l'utilisation concrète des résultats issus des recherches en science spatiale.

Tâches principales

– Le développement des lanceurs nouvelle génération : non toxiques, non polluants, de haute performance, de moindre coût, ils auront une capacité de propulsion plus puissante, et pourront transporter jusqu'à 25 tonnes en orbite terrestre basse et 14 tonnes en orbite géostationnaire ; la finalisation de la fabrication des moteurs à oxygène liquide/kérosène d'une capacité de propulsion de 120 tonnes ainsi que des moteurs oxhydriques d'une capacité de propulsion de 50 tonnes ; et enfin l'amélioration de la fiabilité des lanceurs Changzheng et l'accroissement de leurs performances lors du lancement.

– Le développement d'un système d'observation terrestre par satellite fournissant des images de haute précision ; le développement et le lancement de satellites météorologiques, océaniques, de détection des ressources terrestres ainsi que d'autres petits satellites, en orbite polaire ou stationnaire, afin de surveiller notamment l'environnement et de prévenir les catastrophes naturelles ; la poursuite des recherches sur la télédétection par satellite (satellite d'observation stéréoscopique) ; la mise au point d'un système d'observation terrestre permanent, au moyen de matériel de type multispectral, une observation stéréoscopique ainsi qu'une surveillance de la Terre, de l'atmosphère et des océans.

– La restructuration et le perfectionnement du système de télédétection par satellite et le développement des applications industrielles de cette technologie ; la mise en service du Centre national des données satellites de télédétection et la communication de ces données aux secteurs d'intérêt public ; la création d'institutions se consacrant à l'étude de ces données, en vue de prévenir notamment les catastrophes naturelles ; la création d'infrastructures permettant la réalisation d'analyses quantitatives relatives, par exemple, au rayonnement des satellites de télédétection ; la réalisation d'une percée importante dans le domaine de l'application des satellites de télédétection.

– Le développement et le lancement de satellites géostationnaires de télécommunication, notamment de type audiovisuel ; la fiabilité sur le long terme ainsi que la puissance doivent être privilégiées ; le développement des technologies concernant la transmission en direct par satellite, le multimédia haut débit, la télécommunication d'urgence par satellite, la radiodiffusion et la télécommunication d'intérêt public. Les applications commerciales de la radiodiffusion et de la télécommunication par satellite seront favorisées et amplifiées afin notamment de développer cette technologie.

– L'établissement, la mise en application et l'optimisation du système de guidage par satellite expérimental « Grande Ourse » ; le développement de la technologie de la navigation, du positionnement, de l'annonce de l'heure par satellite et la mise en place d'un système de services de soutien à leur application dans le respect des normes actuelles ; la mise en œuvre d'un élargissement du champ d'application de cette technologie.

– Le développement de satellites expérimentaux équipés de nouvelles technologies ; le test de ces nouvelles technologies, ainsi que des nouveaux matériaux ou équipements lors de la mise en orbite du satellite ; le développement autonome et l'élévation de la qualité et de la fiabilité des produits spatiaux.

– Le lancement de satellites expérimentant la combinaison des techniques spatiales et des techniques agricoles en matière de sélection de semences ; l'élargissement du champ d'application des techniques dans le domaine des recherches agronomiques.

– Le développement des télescopes spatiaux et des satellites récupérables dans le cadre d'expérimentations scientifiques ; la poursuite de la recherche fondamentale dans le domaine de l'astronomie spatiale, de la physique spatiale, de la micro-gravité et des sciences de la vie spatiale en vue de la collecte de nouvelles données ; le renforcement du contrôle de la pollution spatiale, accompagné de la création d'un système de prévision et d'alerte relatif aux débris spatiaux.

– La réalisation de sorties extravéhiculaires par les spationautes lors des vols habités ; la poursuite des essais sur la jonction des appareils spatiaux ; la création et la mise en orbite de laboratoires spatiaux susceptibles d'être habités et de fonctionner sur une longue période, et enfin l'étude des informations recueillies après le vol habité.

– La mise en œuvre du projet d'exploration de la lune avec pour objectif une meilleure connaissance des techniques essentielles de sondage des ressources lunaires. Cette mission sera réalisée grâce au lancement de la première sonde lunaire Chang'e I.

– L'accroissement du nombre d'essais ainsi que de la rentabilité des sites de lancement, et l'optimisation de la disposition de ces sites ; l'amélioration de la fiabilité et de l'automatisation des installations et des équipements des sites de lancement.

– La hausse du niveau technique du réseau d'exploration et de contrôle spatial puis de sa capacité, afin de répondre aux exigences de l'exploration des profondeurs de l'espace.