La 3e session plénière du Comité central issu du XIIIe congrès du PCC |
Lors de la troisième session plénière du Comité central issu du XIIIe congrès du Parti communiste chinois qui a terminé ses travaux le 30 septembre 1988, on a adopté un programme préliminaire de réforme des prix et des salaires pour les cinq prochaines années ou même un peu plus. En même temps, on a fait de la lutte contre le désordre économique la tâche prioritaire des deux prochaines années, tâche qui comprend deux aspects complémentaires : réduction de la demande excessive pour améliorer l'environnement économique et suppression du désordre régnant dans les activités économiques, notamment dans le domaine de la circulation. Malgré les succès de sa réforme et de sa politique d'ouverture la Chine fait face à de nombreux problèmes et difficultés, l'inflation étant le problème le plus grave. Durant les huit premiers mois de 1988, l'indice des prix a augmenté de 14,7%, chiffre jamais vu depuis la victoire décisive du gouvernement populaire sur l'inflation galopante léguée par le régime du Kuomintang dans les années 50. L'inflation actuelle a semé la panique parmi les consommateurs et poussé les gens à retirer leurs épargnes des banques. Certains accusent la réforme des prix d'être responsable de l'inflation. Mais les statistiques montrent que les réajustements des prix décidés par le gouvernement n'interviennent que pour un tiers dans la hausse de l'indice des prix, tandis que les augmentations de prix arbitraires des entreprises et des individus doivent en assumer la principale responsabilité. Depuis que les entreprises bénéficient d'une autonomie accrue, certaines d'entre elles abusent de leur nouveau pouvoir pour augmenter les prix de leurs produits et faire ainsi davantage de profits. L'apparition de nombreuses compagnies de commerce alourdit le circuit des marchandises. Des « spéculateurs officiels » achètent au prix fixé par l'Etat des moyens de production qu'ils revendent à un prix exorbitant, jouant ainsi un rôle corrupteur dans la vie économique du pays. Voilà quelques-unes des « maladies » que nous devons guérir pour assurer un bon ordre économique. La double tarification ne peut cependant pas être supprimée pour le moment, comme le souhaitent beaucoup de gens, parce qu'il faut du temps pour que les prix fixés par l'Etat dépendent du jeu du marché. Toute mesure pour supprimer le contrôle des prix est risquée. La cause principale de l'inflation est cependant la demande excessive—la trop forte ampleur de la construction de base et la consommation prématurée. Malgré les consignes du Parti et du gouvernement, l'envergure de la construction d'infrastructures n'a pas pu être contrôlée de manière efficace, en particulier pour celle entreprise par les autorités locales. La soif d'investissements, maladie chronique de nombreux pays socialistes, est due à l'absence de mécanismes d'auto-régulation dans les entreprises d'Etat. On ne peut résoudre ce problème qu'en approfondissant la réforme et en rendant les entreprises totalement indépendantes et responsables de leurs profits et pertes. Une croissance trop forte du pouvoir d'achat, largement supérieure à l'augmentation de l'offre, cause également l'inflation. Les dépenses excessives des groupes sociaux exercent aussi une forte pression sur le marché. Lors de la session plénière du Comité central du PCC, on a examiné tous ces problèmes et on va prendre toutes sortes de mesures pour les résoudre. Cela va consister entre autres à renforcer le contrôle et à employer tous les moyens—légaux, administratifs, disciplinaires et éducatifs, notamment économiques—pour améliorer l'environnement et l'ordre économiques. On s'attend à ce que tous ces efforts aident la Chine à surmonter ses difficultés et à assurer une croissance économique sûre et régulière. Cela est profitable non seulement au peuple chinois mais aussi à tous les pays et individus qui désirent coopérer avec la Chine.
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